Le brief éco. Rachat de Bombardier par Alstom : la France compte un nouveau géant mondial du ferroviaire
Le groupe Alstom a officialisé vendredi 29 janvier le rachat de son concurrent canadien Bombardier. Les équipes des deux entreprises se mettent au travail dès lundi 1er février.
Dans la nouvelle entité, on a baptisé ce lundi 1er février le "Day One" (le jour un). La crise sanitaire n’aura pas empêché de mener à terme l’opération de rachat de Bombardier préparée de longue date par Alstom et qui permet au groupe de devenir numéro deux mondial de la construction de trains, derrière le chinois CRRC. Alstom plus Bombardier, c’est un chiffre d’affaires combiné de 15 à 16 milliards d’euros et 75 000 salariés dans 70 pays. Le patron Henri Poupart-Lafarge promet qu'il n'y aura pas de casse sociale. Cela a un petit goût de revanche puisqu’Alstom dépasse désormais l’Allemand Siemens Mobility avec qui il devait fusionner avant que la Commission européenne n’oppose son veto à l’opération l'année dernière.
Opération gagnant-gagnant
Bombardier va offrir à Alstom la possibilité de répondre à la demande de plus en plus importante de trains dans le monde entier, et ce malgré la crise. La mobilité et les transports, deux enjeux liés par le même objectif de déplacements durables et intelligents : durables au sens de l’environnement, intelligents au sens des nouvelles technologies. Alstom maîtrise la fabrication des trains à hydrogène et en a déjà vendu à l’Allemagne, pourtant chasse gardée du local Siemens. Mais le Français est également présent en Italie, en Espagne et en Inde. Bombardier lui apportera ses implantations au Royaume-Uni et en Chine, sans oublier que Bombardier a remporté l’appel d’offre pour le nouveau RER B en région parisienne.
Pour s’emparer de Bombardier, Alstom a mis 5,5 milliards d’euros sur la table, entre le rachat des activités transports du canadien et le comblement d’une trésorerie négative. Pour Bombardier en difficulté, céder sa branche ferroviaire va lui permettre de se recentrer sur les avions d’affaires.
Cette opération est une bonne nouvelle pour la région Hauts-de-France : Bombardier Transport dispose de la plus grosse usine ferroviaire de l'hexagone avec 2 000 employés sur la commune de Crespin dans le département du Nord récemment meurtrie par le dossier Bridgestone.
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