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Le brief éco. Quand l’or noir ne fait plus recette au royaume du pétrole

La richissime Arabie saoudite prévoit pour 2019 un déficit budgétaire de 35 milliards de dollars. Le royaume du pétrole est frappé de plein fouet par la chute des cours du brut.

Article rédigé par franceinfo, Emmanuel Cugny
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Un ouvrier ouvre une vanne dans le site de Ghawar en Arabie saoudite. (MAXPPP)

La rente pétrolière n’est plus au rendez-vous. La faute à la chute des cours du pétrole ces dernières années, essentiellement depuis 2014. Le déficit budgétaire de 35 milliards de dollars pour 2019 n’est pas le premier. Il atteignait 80 milliards en 2016 après un trou déjà conséquent de 90 milliards en 2015. 2019 marquera la sixième année consécutive de déficit pour Ryad. Tous les pays, ou presque, du Golfe persique ont été touchés à plus ou moins grande échelle par la chute des cours du brut ces dernières années. Pour ce qui est de l’Arabie saoudite, le déficit 2019 dépassera 4,5% de PIB, bien pire que la France.  

Evolution des prix du pétrole

Si, grâce au pétrole de schiste, les Etats-Unis sont désormais premier producteur de brut au monde devant la Russie, l’Arabie saoudite est le premier exportateur mondial de pétrole. Donc quand les prix baissent, les revenus baissent. L’Arabie saoudite est la première économie du Moyen-Orient mais c'est surtout un Etat providence. Plus de 80% de la population est fonctionnaire. La pétromonarchie est obligée de faire des économies. Elle a  déjà remonté de 50% les taxes sur l’essence, reconsidéré les prix de l’électricité et de l’eau. Le Royaume a également augmenté les taxes sur les services et instauré une TVA.  

Impact direct sur les équilibres géopolitiques

Certains pays du Golfe répondent par une diversification de leurs économies par des investissements ailleurs dans le monde (Afrique, Europe, Europe de l’Est). Le déficit budgétaire de l’Arabie saoudite est emblématique du mélange des cartes qui se joue sur le plan diplomatique dans le monde, avec la réputation du prince héritier Mohammed ben Salman largement écornée par son implication présumée dans le meurtre du journaliste Jamal Khashoggi et son rôle dans le conflit meurtrier au Yémen voisin.

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