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Le brief éco. Privatisation d’ADP : comment l’Etat va garder la main

L’Etat refusera que le groupe qui gère les aéroports de Paris passe sous contrôle étranger.

Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Siège social d'ADP (Aéroports de Paris) à Tremblay-en-France (Seine-Saint Denis). (ERIC PIERMONT / AFP)

La loi qui lance un nouveau train de privatisations est examinée en ce moment par les députés à l’Assemblée nationale. Le ministre de l’Economie se veut rassurant sur le dossier très sensible d’ADP (ex Aéroports de Paris) dans lequel il dresse des garde-fous.

Bruno Le Maire l'assure, les critiques peuvent aller se rhabiller : l’Etat français aura le dernier mot sur le choix de l’actionnaire principal du groupe ADP. En clair : l’Etat refusera qu’une puissance étrangère prenne le contrôle du groupe aéroportuaire. L’occasion de couper court aux critiques mais aussi de rassurer, de lever les doutes. Certains aiment rappeler qu’en 2016 un financier de Hongkong avait mis la main sur l’aéroport de Toulouse-Blagnac au moment de sa privatisation. Quid également des Emirats, et pays du Golfe, que l’on sait très friands de ce secteur ?

L’Etat décisionnaire en dernier ressort

Dimanche 7 octobre, sur CNews, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a rappelé les échéances : lorsque Bercy aura lancé les appels d’offre, et que l’ouverture du capital d’ADP sera effective l’année prochaine, l’Etat sera le décideur en dernier ressort. C’est-à-dire qu’il pourra examiner qui sera l’investisseur principal et pourra dire oui ou non. Au-delà du choix de l’investisseur principal, le cahier des charges de l’opération comportera une panoplie de garanties, de sorte que l’Etat garde le dernier mot sur les redevances, les tarifs, l’investissement, la sécurité, etc.

Ce n’est pas à proprement parler une remise en cause de l’attractivité de la France, que l’on évoque souvent. L’attractivité se joue sur un tas d’autres terrains : celui des investissements directs, des installations d’entreprises étrangères et qui viennent créer des emplois en France. ADP, et d’autres groupes, sont des entités stratégiques et il s’agit d’empêcher que des étrangers ne les avalent. Mais Bruno Le Maire ne ferme pas entièrement la porte. Si un fonds étranger se présente pour prendre entre 2 et 5%  "cela ne posera pas de difficultés" précise le ministre de l’Economie.

La loi Pacte (plan d’action pour la croissance et la transformation des entreprises) précise les garde-fous. La protection des intérêts économiques français y occupe une bonne place. La semaine dernière, les députés ont voté le renforcement du contrôle des investissements étrangers dans les pépites industrielles françaises. Bercy donnera son agrément dans de nouveaux secteurs comme l’intelligence artificielle, les drones, le stockage des données ou le spatial.

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