Le Brief éco. Les équipementiers automobiles recrutent... Pour combien de temps encore ?
On sait le secteur automobile très chahuté, Michelin réfléchit à l’avenir de certains de ses sites industriels. Dans ce contexte, les fournisseurs de l’industrie auto embauchent.
Michelin réfléchit à l’avenir de certains de ses sites industriels dans un secteur automobile très chahuté. Pourtant les équipementiers automobiles continuent d'embaucher. La bonne nouvelle vient de la Fédération des Industries des Equipements pour Véhicules (Fiev) avec son bilan 2018. Dans le contexte de la baisse de la production automobile mondiale, la conjoncture européenne a profité aux entreprises installées en France. Les usines françaises ont réalisé un chiffre d’affaires global de 19 milliards d’euros (+26% sur cinq ans). Cette activité dynamique a alimenté les recrutements.
2018, le tournant
2018 a marqué un tournant après dix ans de stagnation – depuis la crise de 2008. Explication : après la crise, en se restructurant, les constructeurs auto ont installé plus d’usines à l’étranger, tout en spécialisant les usines françaises dans le haut de gamme. Les équipementiers ont dû suivre, cela a créé de la valeur ajoutée. Jusqu’à aujourd’hui où, avec la voiture électrique et autonome, les efforts se portent sur la Recherche et Développement. Ce mouvement a profité surtout aux ingénieurs, moins aux ouvriers (+8% d’embauches chez les ingénieurs l’année dernière, -4% chez les agents de maîtrise).
Perspectives mitigées
La Fiev est plutôt optimiste pour cette année mais elle est moins confiante à partir de 2020. Les nouvelles normes en vigueur depuis janvier 2018 et l’abandon du Diesel posent de sérieux problèmes aux équipementiers spécialisés. L’emploi en souffrira, mais dans quelles proportions ? La DGE (Direction générale des entreprises du ministère de l’économie) peaufine ses projections qui, déjà, ne sont pas très brillantes. Quant à la production automobile dans son ensemble, elle devrait connaître une chute de près d’un quart à horizon 2020-2021. Le vent pourrait donc tourner pour les embauches. La volonté de Michelin de revoir l’avenir de certains de ces sites comme ceux de la Roche-sur-Yon (Vendée) ou de Cholet (Maine-et-Loire) illustre bien la situation.
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