Le brief éco. Le Livret A reprend des couleurs
Le Livret A a renoué avec une collecte nette positive en 2016. Les Français ont déposé sur leur livret défiscalisé plus d’argent qu’ils n’en ont retiré. Est-ce pour autant un regain d’intérêt pour ce type d’épargne ?
Les Français semblent à nouveau apprécier les placements de leur argent sur le livret A. En 2016, ils ont énormément placé d'argent dessus. Ce choix, fait par défaut, est un pis-aller.
L'année dernière, les dépôts ont dépassé les retraits d’un milliard 750 millions d’euros. En 2014, on avait retiré six milliards d'euros, neuf milliards en 2015. L’encours global (le volume total d’argent stocké) du Livret A s’élève à 260 milliards d’euros, essentiellement pour financer le logement social.
Un placement alternatif en 2016
Avec le taux de rémunération du Livret A ramené en 2015 à 0,75%, les épargnants avaient préféré déplacer leur épargne vers l’assurance-vie, à l’époque plus rémunératrice. Est arrivée ensuite la baisse des taux d’intérêts. L’épargnant s’était vu comme une victime collatérale de cette politique de taux zéro qui favorise l’investissement mais réduit le rendement des placements. Et puis sont intervenues les annonces sur la révision à la baisse des rendements de l’assurance-vie. Tous les éléments étaient réunis pour redonner des couleurs Livret A qui est de nouveau considéré, non pas comme une valeur refuge, mais comme un placement alternatif, sans grande conviction.
La formule de calcul de la rémunération du Livret A a changé
L'objectif est de trouver un subtil équilibre entre l’évolution des taux d’intérêt et le niveau d’inflation. Un ensemble de critères est désormais observé pendant plusieurs mois et s’il y a trop d’écart entre l’évolution de l’inflation (les prix à la consommation) et les taux monétaires, le taux de rémunération du Livret A sera ramené au strict niveau de l’inflation.
Sera-t-on perdant ou gagnant ?
Le taux actuel de 0,75%, plus bas historique depuis la création du Livret A en 1818, est maintenu jusqu’à l’été 2017. Si modification il y a, la décision reviendra à la prochaine équipe au pouvoir, sur avis du gouverneur de la Banque de France. Le gouverneur propose, Matignon dispose.
En réalité, c'est l'occasion pour les pouvoirs publics de flécher différemment l’épargne des Français. Une épargne abondante : près de 4 400 milliards d’euros au total. Un bas de laine qu'il convient d'utiliser pour financer l'investissement dans les entreprises. Faut-il encore l'expliquer comme tel, or le gouvernement pèche clairement par manque de pédagogie. C’est un sujet politique tabou.
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