Le brief éco. Le crédit a confirmé sa reprise en 2016 en France
Le crédit à la consommation affiche une progression de l'activité depuis trois ans. Et tout porte à croire que cela va durer.
Le crédit à la consommation a confirmé son redressement en 2016. Le secteur affiche une progression de l’activité pour la troisième année consécutive et il n’y a pas de raison que cela s’arrête en si bon chemin.
Sur l’ensemble de l’année dernière, la "production" de crédit a augmenté de 6,5% selon l’Association des sociétés financières. 39 milliards d’euros de crédit à la consommation ont été accordés. Dans le détail, les prêts personnels ont augmenté de 7% à 13,5 milliards d’euros. La reprise du crédit a été alimentée également par le financement d’achat automobile (location avec option d’achat plutôt que véhicules d’occasions) : cinq milliards d’euros.
Plusieurs éléments expliquent cette progression. L’inflation faible (la différence entre prix et salaires ne s’est pas faite au détriment des salariés) ; la baisse du prix du pétrole et donc des carburants ; le faible niveau des taux d’intérêts. Tout cela a dégagé suffisamment de pouvoir d’achat pour entretenir une certaine appétence pour la consommation.
Parmi les facteurs principaux de dynamisme, trois sont à surveiller de très près car une inversion pourrait changer la donne : les taux d’intérêt qui remontent (une première depuis environ deux ans), ce qui va rehausser le coût du crédit ; les prix de l’énergie et des matières premières qui repartent également à la hausse ; et l’euro, faible aujourd’hui, mais pour lequel on ne sait comment il va évoluer en fonction du contexte international.
"L'économie de la pauvreté"
Dans l’ensemble, les consommateurs redeviennent optimistes, même si de nombreux foyers restent sur le bord de la route. A cet égard, la bonne progression des prêts personnels est le reflet de ce que certains appellent une "économie de la pauvreté" : on emprunte au lieu de puiser dans son épargne pour acheter des biens de consommation courante, comme de l’électroménager, par exemple.
Les banques jouent le jeu, même si elles se sont dites perdantes avec les faibles taux d’intérêt qui ont entamé leurs marges. Ce mouvement ne concerne pas que la France. Le crédit repart également ailleurs en Europe. Au Royaume-Uni (champion toutes catégories avec 30 % du marché européen du crédit), en Allemagne avec l’augmentation des salaires, en Espagne et, dans une moindre mesure, en Italie. Le Portugal reste stable.
Il ne faut pas oublier que le crédit, ce n’est pas la bourse. Nous sommes dans une tendance de marché de particuliers, plus concret. C’est plus le reflet du réel de nos habitudes de consommation, donc de l'évolution de nos économies.
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