Le brief éco. La France menacée par le "surtourisme"
Le tourisme va bien en France. Sur les huit premiers mois de l'année, la fréquentation en France a progressé de près de 2,5%. Mais certains sites frôlent la saturation.
La fréquentation touristique sur les huit premiers mois de cette année confirme le dynamisme du secteur. Les derniers chiffres ont été communiqués mercredi 3 octobre et viennent s’ajouter à une année 2017 record.
L’an passé, 430 millions de nuitées avaient été enregistrées, en hausse de près de 6%. 2017 avait beaucoup plus que compensé le moindre dynamisme observé en 2015 et 2016, deux années qui avait pris de plein fouet les attentats (novembre 2015 et juillet 2016). Les chiffres publiés concernent essentiellement la fréquentation étrangère. Ils sont communiqués par le ministère des Affaires étrangères dont le secteur du tourisme dépend aujourd’hui, au même titre que le commerce extérieur.
Sur les huit premiers mois de l'année, la fréquentation en France a progressé de près de 2,5% et la clientèle européenne est restée, de loin, la plus importante avec 37 millions de nuitées. On parle bien là des touristes qui séjournent dans notre pays, et non de ceux qui font un aller-retour en train pour passer une journée dans un parc d'attraction. Les Britanniques restent la première clientèle étrangère des hôtels en métropole. Arrivent ensuite les Espagnols et les Italiens, les Américains (près de 10 millions de nuitées) et les Asiatiques (neuf millions).
Vers une régulation du flux de touristes ?
Le tourisme pèse 7% du PIB français, soit que 182 milliards d’euros. La France a accueilli l'année dernière 87 millions de touristes et on devrait dépasser la barre des 90 millions cette année. Dans tous les cas, c’est l’attractivité de la France qui est de nouveau sur le devant de la scène, mais le pays est, en quelque sorte, de plus en plus victime de son succès : certains sites sont en phase de saturation et des mesures s’imposent. On l’a vu récemment avec l’annonce récente de la réglementation pour l’accès au Mont Blanc.
Le ministère des Affaires étrangères parle aujourd’hui de "surtourisme". Certains responsables prédisent que si rien n’est fait dans les cinq ans, on sera obligé de réguler les flux d’arrivées de visiteurs étrangers dans l’hexagone. On y réfléchit déjà très sérieusement en haut lieu. Objectif : rester leader mondial mais en développant un tourisme durable. Seulement, voilà, comment orienter les touristes internationaux vers d'autres sites que les grands classiques sans les détourner et leur donner un sentiment de frustration ? On s'oriente probablement vers la fixation d'un seuil de visiteurs maximums à l'année. Des barrières aux frontières pour les touristes, un comble. Le sujet est très compliqué.
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