Le brief éco. La filière aéronautique espère une réouverture des frontières en Europe pour se relancer
Les compagnies aériennes en grande difficulté ont pour la plupart annulé les commandes d'avions. Airbus, par exemple, ne fabrique plus que deux A330 par mois contre une quarantaine prévus en 2020. La relance du trafic aérien devrait relancer l'industrie aéronautique.
Le patron d’Airbus souhaite la réouverture des frontières en Europe pour rétablir la libre circulation des personnes. Guillaume Faury lance cet appel pour relancer le trafic aérien et limiter l’impact sur les compagnies aériennes mais aussi l’industrie aéronautique.
Avec le confinement depuis la mi-mars, le secteur aérien, de l’amont à l’aval, paie un lourd tribut à la pandémie de Covid-19. Des avions cloués au sol, et la perspective d’une profonde mutation des habitudes des voyageurs sur le long terme, font s’interroger toute la filière. Pour l’instant, les commandes d’avions aux fabricants sont au point mort. De la reprise rapide ou non du trafic aérien dépendra l’impact industriel et social sur les constructeurs aéronautiques.
Redonner de la visibilité au secteur
Airbus n’est pas le seul concerné. Le groupe concurrent de Boeing est la tête de pont en Europe mais il y a aussi en France une multitude d’acteurs et un grand nombre de PME-PMI, parfois familiales, spécialisés dans la fabrication d’avions sur certains segments, les avions d’affaire par exemple. Sans compter les sous-traitants. Pour prendre le seul exemple d’Airbus : les cadences de production d’avions ont été réduites d’un tiers. Quand un patron voit fondre son activité de 30 ou 40%, il s’interroge sur la durée de la situation qu’il ne maîtrise pas, et sur les meilleures solutions à mettre en œuvre pour limiter la casse.
Airbus emploie aujourd’hui 135 000 personnes dans le monde mais très majoritairement en Europe (48 000 en France). Mi-avril, le groupe a annoncé qu’il préparait un plan de restructuration avec un nombre de suppressions d’emplois qui n’est toutefois pas encore déterminé.
Rouvrir les frontières suffirait à faire repartir l’activité ? Dans bien des cas, toutes les grandes compagnies aériennes dont une partie des flottes d’avions est inopérante ont annulé les commandes d’appareils. Par exemple, l’A330 n’est plus fabriqué qu’à raison de deux appareils par mois contre une quarantaine prévus sur l’année. C’est dire l’ampleur de la crise. La réouverture des frontières, au moins à l’intérieur de l’Europe, permettrait de redonner un peu d’espoir et de visibilité au secteur. Guillaume Faury affirme qu’avec les mesures sanitaires mises en place dans les aéroports et à bord des avions, tout le monde est prêt à repartir. Ne reste plus que la décision politique.
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