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Le brief éco. La cristallerie Baccarat bientôt avalée par les Chinois

La cristallerie Baccarat devrait passer intégralement sous pavillon chinois avant la fin de l’année. Une page va se tourner, même si l'entreprise a déjà un pied en Chine depuis quelques mois.

Article rédigé par franceinfo, Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Coco Chen, à la tête de la société chinoise de gestion d’investissement, Fortune Fountain Capital, propriétaire de Baccarat.  (PATRICE SAUCOURT / MAXPPP)

En juin dernier, la société chinoise de gestion d’investissement, Fortune Fountain Capital, avait pris 89% du capital de la cristallerie française. Elle entend prendre aujourd’hui l’intégralité des parts de l’entreprise valorisée entre 180 et 190 millions d’euros.

A la tête de ce fonds chinois il y a une dénommée Coco Chen. Elle s’est baptisée ainsi en hommage à Coco Chanel. Âgée d’une trentaine d’années, Coco Chen est une grande collectionneuse. En juin elle avait déboursé quelque 160 millions d’euros pour reprendre une partie du capital de Baccarat, qui n’était déjà plus française depuis 2005 lorsque la famille Taittinger l’avait revendue à des Américains, le fonds Starwood Capital, spécialisé dans l’immobilier.  

Rendez-vous mi-décembre

Visiblement, Coco Chen entend s’offrir un beau cadeau pour Noël puisqu’elle compte boucler l’opération entre fin novembre et la mi-décembre. La prestigieuse marque de cristallerie qui fabrique aujourd’hui encore verres, carafes, lustres et autres vases, remonte à 250 ans. Créée par le roi Louis XV et réputée dans le monde entier, la manufacture est toujours installée dans l’Est de la France. Elle emploie encore 500 salariés mais elle a compté jusqu’à 2 000 ouvriers verriers.  

Nouvelle étape 

Les investissements se sont faits rares ces dernières années. Le nouvel actionnaire chinois prévoit de 20 à 30 millions d’euros d’investissements à court terme, 50 millions si tout va bien. De ce que l’on en sait, ce projet porte sur la densification du réseau de distribution, la conquête des marchés émergents, et des Etats-Unis qui sont le principal marché du luxe avec l’Asie.  

Pas de Français pour reprendre la main 

Pourquoi aucun investisseur français ne s’est manifesté pour perpétuer la tradition ? La question aurait pu être posée déjà en 2005 lorsque l’entreprise est passée des mains de la famille Taittinger à un fonds américain. C’est vrai qu’en France nous avons deux leaders mondiaux avec LVMH et Kering. Baccarat ne perd pas d’argent mais son chiffre d’affaires plafonne à 150 millions d’euros depuis plusieurs années et la rentabilité du groupe n’est pas jugée suffisante. Les investissements se sont faits rares ces dernières années. Les dirigeants américains n’ont pas saisi l’opportunité de l’explosion du luxe dans le monde et le virage du commerce en ligne a été complètement raté. Les chantiers s'annoncent nombreux.

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