Le brief éco. L'escalade après le protectionnisme américain envisagé par Donald Trump
Le président américain veut relancer la machine économique aux Etats-Unis. Pour se faire, Donald Trump veut taxer fortement les importations d’acier et d’aluminium puis les importations de voitures fabriquées en Europe.
C’est l’escalade après les menaces brandies par Donald Trump, vendredi 2 mars de taxer fortement les importations d’acier et d’aluminium, puis les importations de voitures fabriquées en Europe. Les réactions n’ont pas tardé, de Londres à Pékin en passant par Bruxelles.
Une levée de bouclier internationale
La Première ministre britannique, Teresa May, dimanche 4 mars, s’est dite "profondément préoccupée" par les menaces protectionnistes envisagées par le président américain. La Chine et l’Australie ont également réagi. Pékin ne veut pas de guerre commerciale et affirme qu’elle ne restera pas sans réagir aux menaces américaines contre ses exportations. À Sydney, le gouvernement australien met en garde contre l’éventualité d’une telle guerre commerciale qui "pourrait ralentir la croissance mondiale."
Côté européen, Bruxelles prépare des mesures de rétorsion sur des entreprises américaines dont le constructeur de motos Harley-Davidson ou les jeans Levis. L'Europe pourrait appliquer des droits de douanes de 25% sur environ trois milliards d’euros d’importations en provenance des Etats-Unis.
Les menaces seront-elles mises à exécution ?
Avec la réforme fiscale qui allège l’impôt sur les entreprises (pour inciter les sociétés américaines à rapatrier leur production sur le sol américain), cette nouvelle offensive de Trump est justifiée par l’abyssal déficit commercial américain : 500 milliards de dollars (400 milliards d’euros). Trump veut relancer la machine. Pour se faire, il utilise une loi ancienne sur la sécurité nationale. Le texte, qui date de 1962, permet au président américain de décider de mesures de protection sans limites. Mais la politique économique qu’est en train de mener Trump est un non-sens par rapport à la situation des Etats-Unis. L’économie américaine tourne à plein régime. Le pays est en situation de plein emploi, et donc plafonne en termes d’activité productive. Or, Donald Trump applique une politique de relance. Non seulement ce n’est pas le moment de relancer l’économie américaine, mais en plus Trump le fait avec des allègements d’impôts pour les entreprises, aggravant ainsi le déficit budgétaire (700 milliards d'euros, 5% du PIB américain).
Risque de retour de boomerang pour les Etats-Unis
L’économie américaine ne pouvant plus produire pour elle-même risque, à terme, d'être obligée d’importer. C’est ce qui inquiète le président des Etats-Unis. D’où les mesures protectionnistes contre les produits étrangers, européens, chinois, etc.
En réalité, Donald Trump a peur. Et la pire de ses défaites serait d’être lâché par les marchés financiers. Paradoxalement, cela peut être une opportunité pour l’Europe de s’imposer. Mais saura-t-elle le faire ? Et avec quelle volonté ? Quelle unité ? Quels outils communs ?
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