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Le brief éco. "L'économie bleue", cette inconnue qui pèse trois fois plus que le secteur automobile

L'économie des océans, ou économie bleue, pèse lourd dans l'économie française. Le seul candidat à l'élection présidentielle à la mettre en avant est Jean-Luc Mélenchon.

Article rédigé par franceinfo, Emmanuel Cugny
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Des pêcheurs à Port-Vendres (Pyrenées Orientales), en 2011. (MAXPPP)

On en parle peu mais elle pèse lourd dans l’économie française. On l’appelle l’économie des océans, ou l’économie bleue. C’est tout simplement l’économie de la mer. La Fondation de la Mer, qui défend ses intérêts, monte au créneau pour sensibiliser les candidats à l’élection présidentielle. Jusqu’à présent, Jean-Luc Mélenchon est le seul candidat à mettre réellement en avant l’économie bleue dans sa campagne.

Cette activité à part entière est délaissée, aux yeux de la Fondation de la Mer, créée il y a à peine deux ans et qui regroupe tous les acteurs de la filière, des pêcheurs à la Marine nationale en passant par les armateurs, la recherche avec l’Ifremer, etc. C'est moins un coup de gueule de la part de la Fondation qu'une véritable opération pédagogique sur ce secteur mal valorisé sur le plan économique.

Le secteur compte 820 000 emplois

La France dispose du deuxième espace maritime du monde avec 11 millions de kilomètres carrés. L’espace maritime placé sous souveraineté française apporte chaque année 270 milliards d’euros à l’économie tricolore. Soit six fois le secteur aéronautique ou trois fois le secteur automobile. Notre espace maritime représente 820 000 emplois, soit 14% du PIB français.

Il n’y a pas que la pêche. L’activité maritime ce sont les ports de commerce, de voyageurs, les constructions navales, les transits de marchandise en provenance de et vers l’étranger. 85% des échanges extérieurs de la France passent par ses infrastructures portuaires.

Des forces qui, mal exploitées, se transforment en faiblesses. L’activité portuaire stagne, avec à peine 1% de croissance annuelle. La pêche, qui dépend directement des politiques européennes, est une autre laissée pour compte. La France importe aujourd’hui 85% de sa consommation de poissons et le nombre de poissonneries françaises a baissé de 20% en dix ans.

Richelieu et surtout Colbert, à qui l’on doit notamment les écoles de la marine marchande au XVIIe siècle, doivent se retourner dans leurs tombes. Un héritage dont se sont détournées nos différentes administrations au fil des décennies. Un seul exemple : sur un siècle, le temps de transport des marchandises entre Paris et Le Havre ont été multipliés par cinq. C’est un renouveau, une renaissance, que la Fondation de la Mer appelle de ses vœux. À bon entendeur.

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