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Le brief éco. Football : des retombées économiques menacées par la pandémie

La Ligue des champions est juteuse pour ceux qui y participent. L’UEFA, organisateur, a prévu de leur distribuer cette saison deux milliards d’euros.

Article rédigé par franceinfo - Vincent Touraine
Radio France
Publié
Temps de lecture : 4min
Le PSG fête sa victoire 3 à 0 face au RB Leipzig 3 à 0 en demi finale de la Ligue des champions à Lisbonne, le 18 août 2020.

 (WEN XINNIAN / XINHUA)

Les retombées économiques de la victoire du PSG face à Leipzig, alors que l’OL peut aussi espérer se qualifier mercredi 19 août face au Bayern pour une place en finale. Cette Ligue des champions, c’est une très bonne affaire pour les clubs engagés.

Quel que soit le résultat, la participation à la compétition c’est déjà la garantie pour ces clubs d’empocher des primes juteuses. L’UEFA, qui l’organise, a prévu de leur distribuer cette saison quelque 2 milliards d’euros, ce qui assure à chaque club engagé dans le tableau un peu plus de 15 millions d’euros, d’entrée. Puis les primes s’enchaînent au fur et à mesure que les étapes sont franchies : 10,5 millions d’euros pour une qualification en quarts de finale, 12 millions pour une place en demi-finale, et 15 millions d’euros pour la finale à laquelle accède donc le PSG. Le vainqueur touchant un bonus de 4 millions supplémentaires. Ainsi, les Parisiens, éliminés la saison dernière en huitièmes de finale, avaient reçu 85 millions d’euros; alors que Lyon, sorti au même stade de la compétition, avait touché 70 millions de primes.

La donne a changé depuis l'impact du coronavirus

Les retombées économiques de la compétition seront bien moindres, ce qui veut dire au final des primes en principe moins généreuses pour les clubs. Le format de cette fin de saison de la Ligue des champions a été nettement réduit, et les matches joués à huis clos font que l’UEFA peut tirer un trait sur ses revenus de billetterie, qui avoisinaient les 43 millions d’euros l’an dernier. Mais le gros des ressources de l’UEFA, qui risquent d’en pâtir, ce sont les droits télé. Ils représentent 86% de son chiffre d’affaires, qui s’élevait  l’an dernier à 3,8 milliards d’euros. Et avec la réduction du nombre de matches, les diffuseurs commencent à demander des rabais. C’est le cas d’Altice qui réclame son dû. Le propriétaire de RMC Sport, détenteur des droits pour la France, avait déboursé 350 millions d’euros pour la saison et sur la base de beaucoup plus de matches. Depuis, Altice s’est entendu avec TF1 pour céder la diffusion en clair mercredi de l’autre demi-finale, OL - Bayern Munich.

La crise sanitaire est une menace pour la nouvelle saison de Ligue 1 

Comme l’économie du football français repose lui aussi sur les droits télé, l’inquiétude est légitime. Ces droits représentent en moyenne le tiers des revenus des clubs de Ligue 1. Mais ce n’est qu’une moyenne, puisque cette proportion dépasse les 60% pour les noms les moins connus du championnat, aux budgets plus modestes, et qui ne disposent pas des dotations de l’UEFA.
Autant dire que la réussite de Téléfoot, qui se lance cette semaine, est cruciale pour tout l’écosystème. Après avoir déboursé plus de 800 millions d’euros pour 80% des matches de Ligue 1 et 2 cette saison, Mediapro, le propriétaire sino-espagnol de la chaîne, se pose plus que jamais en grand argentier du foot français.
Pour l’heure Téléfoot maintient son lancement vendredi soir, avec la diffusion de Bordeaux-Nantes, en remplacement d’OM-St Etienne. Un simple “accident de parcours” dit la chaîne qui ne change rien à ses plans. Le diffuseur a d’ailleurs fait un premier versement de 175 millions d’euros à la Ligue, conformément à son contrat.

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