Le brief éco. Les conséquences sur l'économie de l'agression de Kim Kardashian
L’agression dont a été victime l’actrice américaine Kim Kardashian à Paris dans la nuit de dimanche 2 au lundi 3 octobre prend des proportions hors normes.
Les conséquences de l'agression de l'actrice Kim Kardashian sont énormes. Des conséquences non pas sur le plan sécurité mais sur le plan économique. Et pas uniquement à cause des neuf millions d'euros de bijoux volés.
Nous n’irons pas jusqu’à accuser l’actrice américaine de téléréalité d’avoir trouvé un nouveau moyen de faire le buzz. Si c’est le cas, c’est réussi ! Sur le fond, quelle différence y-a-t-il entre le saucissonnage de Kardashian dans un hôtel particulier de luxe – qui, cette fois, ne relève en rien d'une sextape –, l’attaque de bijouteries Place Vendôme, ou d’un bus de touristes japonais au pied de la Tour Eiffel ? Aucune. Il n’y a que des victimes de gangs de mieux en mieux organisés. Là est le vrai problème.
Une fréquentation touristique déjà à la baisse
La maire de Paris, Anne Hidalgo, se défend d'un quelconque impact sur la clientèle touristique et avance ses arguments. Les grands événements festifs de ces derniers mois ou dernières semaines se sont déroulés sans encombre dans la capitale. Mais, outre les attentats qui sont des actes bien spécifiques – il ne faut pas tout mélanger –, l’insécurité s’est déplacée essentiellement vers tout ce qui touche au luxe.
A tort ou à raison, selon les derniers chiffres du cabinet KPMG, la fréquentation touristique à Paris et en Ile-de-France a chuté de 6,5% au premier semestre, malgré l’Euro de foot.
Une campagne pour redresser l'image de la France
Paris reste la première destination mondiale mais le taux de remplissage des hôtels est en baisse constante : moins dix points sur le premier semestre. Selon le comité régional du tourisme, depuis janvier, le manque à gagner atteint un milliard d’euros.
Le gouvernement n'a pas attendu l’actrice américaine pour débourser dix millions d’euros en communication afin de redresser l’image de la France à l’étranger.
Il faut relativiser tout ce battage autour de Kardashian.Son cas reste un épiphénomène dans l’écosystème touristique. Elle fait même la publicité aux grands palaces parisiens : si elle était descendue dans l’un d’entre eux, elle n’aurait pas été attaquée, précise le secteur, qui se targue de sa discrète mais efficace politique de sécurité.
Un secteur, la sécurité privée, en plein boom
Cette affaire arrange également les professionnels de la sécurité privée. Les entreprises de sécurité privée génèrent une activité annuelle d'environ 5,5 milliards d'euros et emploient quelque 170 000 personnes en France.
Les hôteliers demandent aujourd'hui la création d'une brigade de la sécurité touristique. Mais peut-on réellement mettre un policier derrière chaque touriste à Paris ?
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