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Le brief éco. Coronavirus : avec le déconfinement, l’inflation ?

Les prix de certains produits et services sont déjà à la hausse, et le mouvement semble inéluctable, ne serait-ce qu'à cause des coûts liés aux normes sanitaires.

Article rédigé par franceinfo, Emmanuel Cugny
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Un chariot plein dans un rayon d'un supermarché à Rots (Calvados). Photo d'illustration. (MYCHELE DANIAU / AFP)

La reprise de l’activité va-t-elle entraîner une hausse des prix en France ? Pour l’instant, à quelques exceptions près, l’évolution des prix est plutôt sage, mais cela ne devrait pas durer très longtemps. Chacun en a fait l’amère expérience au cours des dernières semaines avec les produits frais : selon l’Insee, ces derniers ont vu leurs étiquettes augmenter de 16% en mai après 18% en avril, sur un an. Pour l’ensemble des produits agro-alimentaires, la hausse a été de 3% le mois dernier. Mais si on prend l’indice général des prix en mai, l’inflation, sur un an, s’inscrit à seulement +0,2%.

Qu’est-ce qui explique cette différence ? L’inflation calculée par l’Insee prend en compte tous les articles, produits et services que nous consommons. Ce qui pousse l’inflation vers le bas en ce moment, c’est essentiellement l’énergie. L’économie stoppée depuis la mi-mars en a moins consommé, ce qui a permis de modérer l’évolution des prix.

Mais les étiquettes vont remonter. Le mouvement semble inéluctable, indépendamment du sujet de l’énergie. Il suffit de regarder les tarifs chez le coiffeur : pourquoi une coupe a augmenté subitement de quatre à cinq euros ? Bientôt les bars et restaurants… Il ne s’agit pas de stigmatiser telle ou telle profession car certains commerçants ou restaurateurs ont décidé de ne pas répercuter ces coûts sur leurs tarifs. Mais la hausse des prix à venir s’explique simplement, elle est logique : les professionnels doivent suivre des normes sanitaires qui ralentissent leur activité et leur coûtent. Masques et gel hydroalcoolique donnés aux clients ont un prix pour celui qui les met à disposition. Et puis, si la reprise ne sera pas aussi rapide que la chute, une hausse de la demande, même progressive, génère naturellement de l’inflation.

C’est l’évolution de l’économie qui, in fine, décidera de l’évolution du taux d’inflation. Mais dans l’absolu, avec un indice des prix trop bas, car personne n’y gagne : le prix des produits vendus, ce sont les marges des entreprises et les salaires des employés. Une spirale vers le bas n’est jamais un bon signal. Les autorités monétaires estiment que le bon niveau d’inflation est de 2% pour maintenir les grands équilibres économiques. Nous en sommes aujourd’hui très loin.

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