Le brief éco. Catatstrophes naturelles : seuls 25% des risques potentiels sont aujourd’hui assurés dans le monde
Les catastrophes naturelles ont coûté 170 milliards d’euros en 2016. Un acsse-tête pour les sociétés d'assurances.
Les catastrophes naturelles ont été plus importantes dans le monde en 2016 qu’au cours des trois années précédentes. Si elles ont fait heureusement moins de victimes, elles ont été plus coûteuses. Ce bilan est dressé par l’allemand Munich Re, un grand réassureur international. L’assureur des assureurs connaît son sujet. Coût des catastrophes l'année dernière : 170 milliards d’euros. Ce niveau n’avait plus été atteint depuis 2012.
Munich Ré a recensé au total 750 événements climatiques ou géologiques majeurs : tremblements de terre au Japon, inondations en Chine, 160 catastrophes en Amérique du Nord. Côté européen il y a eu une série de tempêtes au printemps, notamment en France et en Allemagne, avec inondations dévastatrices à la clef.
Le réchauffement climatique n'est pas le seul en cause
Pris isolément, ces événements ne peuvent pas être directement liés au réchauffement climatique. C’est le cas, par exemple, des feux de forêts de l’Alberta, au Canada. Ce sont justement les incertitudes qui posent problème sur la prise en compte de l’aspect économique des prévisions.
Un assureur n’est pas un météorologue mais il doit assumer quand la météo fait des siennes. Un spécialiste français de la réassurance explique que le vrai sujet aujourd’hui n’est pas celui des inondations mais celui des vents et des tempêtes.
Le changement climatique n’est pas perceptible d’une année sur l’autre. Or, les contrats d’assurance sont établis à l’année. Ce qui rend très difficile l’évaluation en termes de coûts.
Un facteur aggravant : l'urbanisation
Autre vrai sujet selon cet expert : l’urbanisation, qui explique notamment les événements dramatiques qui ont frappé le sud-est de la France. Ce phénomène évolue beaucoup plus vite que le réchauffement climatique et, toujours selon cet expert, c’est ce qui devrait réellement peser sur le coût des assurances dans les prochaines années.
La prime d’assurance devient un vrai moyen de pression, un outil dissuasif dans certaines régions. Plus difficile à l’étranger, comme au Bangladesh où, vu l’explosion de la démographie, la construction en zones exposées relève plus de considérations politiques.
Un impact direct sur les tarifs d’assurance
Sur le long terme, les primes d’assurances vont augmenter. C’est sans compter avec risque terroriste qui pèse aussi partout dans le monde. Seuls 25% des risques potentiels dans le monde sont aujourd’hui couverts. Cela veut dire qu’il reste, au XXIe siècle, 75% de la planète non assurée.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.