Le brief éco. Accord stratégique Monoprix-Amazon : premier bilan positif
L’enseigne de la grande distribution affirme avoir déjà dépassé ses objectifs depuis son alliance avec Amazon.
Certains accords fonctionnent bien dans le secteur de la distribution. C’est le cas de l’alliance entre Monoprix et le distributeur sur internet Amazon. Six mois après la conclusion du partenariat, c’est l’heure du premier bilan.
C’était en mars dernier 2018. Monoprix (filiale de Casino) devenait le premier distributeur français à s’allier avec le géant américain du commerce sur internet, à travers le service baptisé Amazon Prime Now. Ce service de livraison à domicile permet aux clients d’être livrés – dans une dizaine d’arrondissement de Paris – dans les deux heures après la commande sur internet. 6 000 produits disponibles sur un simple clic, du frais à l’épicerie, en passant par les cosmétiques ou les produits d’entretien.
Une nouvelle clientèle
Monoprix parle d’un premier bilan plutôt flatteur. L’enseigne affirme avoir déjà dépassé ses objectifs de ventes, de deux à trois fois. Les ventes réalisées par Amazon Prime Now représentent celles d’un bon magasin Monoprix en alimentaire. Et l’offre sur Amazon ne cannibalise pas les ventes de Monoprix. Donc, pari réussi.
Malgré ce premier bilan positif, le président de Monoprix, Régis Schultz, n’entend pas développer le partenariat avec Amazon. Le système est déjà bien installé et fonctionne. Il y a clairement un apport de nouvelle clientèle, notamment celle des entreprises. 70 à 80% des clients du service Prime ne sont pas nécessairement ceux de Monoprix. Régis Schultz estime pouvoir profiter de la base de clients d’Amazon Prime pour conquérir de nouveaux consommateurs.
Le groupe Casino (maison mère de Monoprix) s’impose progressivement dans cet univers de plus en plus disputé qu’est celui de la livraison rapide de l’alimentaire et du frais. Carrefour en a fait, avec le digital, son axe de développement stratégique pour les prochaines années. Leclerc est également de la partie.
Plombé par sa dette, Casino doit céder les murs d’une cinquantaine de Monoprix. La digitalisation de son activité distribution et le gain de nouveaux clients participent de ce plan de bataille pour garder la tête hors de l’eau. Et puis, il ne faut pas être dupe : enregistrer les commandes des clients de Monoprix, c’est pour l’e-commerçant américain Amazon l’occasion d’emmagasiner les informations sur les choix et habitudes des consommateurs. Une mine d’or commerciale inestimable.
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