Inflation : la Banque centrale européenne maintient ses taux d’intérêt inchangés

Pas de hausse, mais pas de baisse non plus des taux d'intérêt, donc le crédit, pour les ménages et les entreprises, reste cher. Une décision qui signifie que la problématique de l’inflation n’est toujours pas réglée et qu’elle n’est pas près de l’être.
Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Vu générale de la Banque centrale européenne, à Francfort, le 13 septembre 2023. (IMAGO/BLATTERSPIEL / MAXPPP)

Les autorités monétaires ne cessent de nous rassurer en laissant entendre que la hausse des prix se calme et que la baisse des taux d'intérêt est pour bientôt. La décision prise, jeudi 25 janvier, par la Banque centrale européenne (BCE) tend à relativiser cette perspective. Au moment où, c’est vrai, l’inflation ralentit un peu, la présidente de la BCE, Christine Lagarde, estime que des risques peuvent encore venir contrarier cette trajectoire.

Les discussions sur de premières baisses de taux sont "prématurées", pour reprendre les propres termes de Christine Lagarde. Quels sont ces risques ? Il y a d’abord le facteur géopolitique. La guerre au Proche-Orient s’ajoute à la guerre en Ukraine ; les tensions en mer Rouge où les rebelles houthis du Yemen – en soutien aux Palestiniens – s’en prennent aux navires de commerce, les contraignant à contourner la région et augmenter le coût de transport des marchandises… Mais aussi le haut niveau des prix de l'énergie.

Le risque d'une trop forte hausse des salaires

La BCE désigne l’évolution des salaires comme le principal risque inflationniste, un sujet très sensible à l’heure du débat sur le pouvoir d’achat. Des salaires qui augmentent, c’est bon pour la croissance, mais c'est aussi une demande de consommation qui augmente et donc des prix qui eux aussi augmentent. C’est la loi de l’offre et de la demande. Or, le rôle de la Banque centrale est de contrôler l’évolution des prix et de limiter l’inflation à 2%. Nous sommes aujourd’hui en zone euro aux alentours de 3%.

Donc la BCE joue son rôle de pompier. Augmenter les salaires est naturel, mais trop les augmenter ne ferait qu’alimenter une inflation déjà trop forte. Une situation difficilement compréhensible par les foyers qui ont aujourd’hui du mal à boucler les fins de mois.

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