Taux d'intĂ©rĂȘt : les banques centrales europĂ©ennes et amĂ©ricaines restent prudentes et prĂ©fĂšrent maintenir des taux Ă©levĂ©s

Alors que l'inflation est en train de reculer Ă  la fois en Europe et aux États-Unis, les banques centrales europĂ©enne et amĂ©ricaine ont dĂ©cidĂ© de ne pas baisser les taux d'intĂ©rĂȘt. Cet excĂšs de prudence commence Ă  peser sur les États et les mĂ©nages, mais pourrait trouver une issue favorable en 2024.
Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3 min
La présidente de la Banque centrale européenne (BCE), Christine Lagarde, à Francfort, le 14 décembre 2023. (DANIEL ROLAND / AFP)

MalgrĂ© l'inflation qui recule en Europe, comme aux États-Unis, et malgrĂ© la forte pression des milieux d'affaires, les banques centrales dĂ©cident de ne pas baisser les taux d'intĂ©rĂȘt, qui restent Ă  un niveau Ă©levĂ©. Ce sont  les dĂ©cisions prises Ă  la fois par la BCE, la Banque centrale europĂ©enne et la RĂ©serve fĂ©dĂ©rale amĂ©ricaine. 

Ce choix s'explique parce que les banquiers centraux, les "mĂ©decins" du moment, gardent leurs patients sous surveillance au cas oĂč ils feraient une rechute. Leurs patients, c'est l'Europe d'un cĂŽtĂ©, les États-Unis de l'autre.

Les Européens attendent l'amorce américaine

En Europe, malgrĂ© le fort repli de l'inflation, la prĂ©sidente de la Banque centrale europĂ©enne, Christine Lagarde, a dĂ©clarĂ© que"nous ne devons pas baisser la garde". On ne sait pas si c'est un jeu de mots volontaire pour dĂ©tendre l'atmosphĂšre. Aux États-Unis, son homologue, JĂ©rĂŽme Powell, prĂ©sident de la banque centrale amĂ©ricaine, la Fed, a pris la mĂȘme dĂ©cision : on ne touche pas pour l'instant Ă  la politique monĂ©taire. Mais, contrairement Ă  Christine Lagarde, il ouvre la porte Ă  une dĂ©tente des taux dans les prochains mois.

Le prĂ©sident de la RĂ©serve fĂ©dĂ©rale amĂ©ricaine constate que l'inflation a baissĂ© depuis son pic, et cela sans hausse significative du chĂŽmage. Mais, ajoute-t-il, cette inflation reste "trop Ă©levĂ©e" et le chemin est "incertain". Les Ă©conomistes voient tout de mĂȘme un signal dans le discours de monsieur Powell, dont les mots sont pesĂ©s un Ă  un. Les analystes en tirent la conclusion que 2024 va ĂȘtre l'annĂ©e de l'amorce de la baisse des taux et ce sont les États-Unis qui donneront le "la", comme toujours. D'oĂč la position ultra prudente de la prĂ©sidente de la BCE, Christine Lagarde, qui ne prendra pas la dĂ©cision de baisser les taux d'intĂ©rĂȘt en Europe sans amorce amĂ©ricaine. Elle a d'ailleurs reconnu que le sujet n'avait mĂȘme pas Ă©tĂ© abordĂ© jeudi Ă  Francfort.

Un espoir pour 2024

Tout ça peut paraĂźtre extrĂȘmement lointain, mais en rĂ©alitĂ©, c'est trĂšs concret et ces taux d'intĂ©rĂȘt commencent Ă  nous coĂ»ter cher. D'abord pour la dette des États souverains. Contrairement au discours rassurant de certains dĂ©cideurs politiques, le remboursement de nos dettes publiques s'alourdit d'Ă©vidence. Et puis, pour les mĂ©nages et les particuliers, ce n'est pas encore le temps de la baisse des crĂ©dits pour investir dans l'immobilier. Gros problĂšme, il faut attendre encore un peu. Alors gageons que 2024 sera l'annĂ©e de la dĂ©tente qui arrangerait tout le monde.

Selon l'Insee, le taux de croissance de l'économie française devrait atteindre +0,2% de croissance, début 2024. Et cette prévision devrait permettre à la France d'éviter la récession, aprÚs la baisse du PIB qui plombe le troisiÚme trimestre 2023. Petit volume mais impact positif, histoire de terminer la semaine par une bonne nouvelle.

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