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Hausse des taux d’intérêt : le moment tant redouté est arrivé

La hausse des prix n’épargne aucun pays. Certains sont plus touchés que d’autres. Parmi nos voisins, le Royaume-Uni s’apprête à connaître un pic d’inflation à 10%.  À tel point que la Banque centrale d’Angleterre a décidé d’intervenir

Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
La banque centrale britannique à Londres (Grande-Bretagne). (AFP)

L’institut monétaire britannique relève son taux d’intérêt directeur à un niveau jamais vu depuis 2009 : il s'agit d'une hausse de 0,25%, ce qui porte le taux à 1%. L’objectif est simple : contrer l’inflation qui s’envole outre-Manche. La banque centrale britannique prévoit une hausse des prix de 10% au quatrième trimestre (contre 2% visés initialement), ce qui aurait pour conséquence de provoquer une contraction de l’économie. Nous sommes clairement dans ce que l’on appelle la stagflation, c’est-à-dire une croissance économique faible ou nulle conjuguée à une forte inflation. L’un des effets les plus indésirables de cette situation est la hausse du chômage dans une machine économique totalement grippée.

Les pressions sur les prix se sont sévèrement accentuées depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine. Individuellement, les États sont impuissants à juguler l’inflation globale, sauf à prendre des mesures coûteuses comme le bouclier tarifaire en France pour limiter la hausse des prix de l'énergie pour les ménages, par exemple. La vraie marge de manœuvre est entre les mains des banques centrales à travers la politique monétaire : on régule par les taux d’intérêt.

Les États-Unis ont donné le signal

Mercredi 4 mai, la Réserve fédérale américaine (FED) a relevé ses taux d’un demi-point. En Europe, la présidente de la Banque centrale européenne, Christine Lagarde, laisse clairement entendre qu’elle relèvera ces taux dès cet été.

Mais les effets indésirables sont nombreux, à commencer par le remboursement du crédit pour les foyers car emprunter devient plus cher ; pour l'investissement des entreprises qui empruntent elles aussi et pour les États qui doivent rembourser la dette. Fini la douce période des taux zéro. Le moment que tout le monde redoutait et essayait de repousser est arrivé. La hausse des taux pour freiner l’emballement des prix. C’est dans ce contexte que s'ouvre le nouveau quinquennat en France. Et comme l’a déclaré cette semaine le ministre de l’Economie, des Finances et de la Relance, Bruno Le Maire : "Le plus dur est devant nous" en matière économique.

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