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Guerre en Ukraine : l’Allemagne se dirige-t-elle vers une récession ?

L’Allemagne serait menacée d’une forte récession si les importations de gaz russe venaient à s’arrêter brutalement. Ce n’est pas le gouvernement qui le dit mais cinq instituts de conjoncture à Berlin.

Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié
Temps de lecture : 1min
 

Une interruption soudaine des achats de gaz russe ferait chuter la croissance économique outre-Rhin à 1,9% cette année et la situation serait pire en 2023 avec une contraction, un repli, du PIB (la richesse nationale) de 2,2%. La récession, le mot est lâché. Concrètement : la perte de richesse nationale cumulée sur 2022 et 2023 serait d'environ 220 milliards d’euros, soit près de 7% de la production de richesse annuelle.

Les effets dépendront de la durée et de l'intensité de la guerre. Contrairement aux instituts de conjoncture, le ministère allemand de l'Économie tempère, comme pour conjurer le mauvais sort. Le gouvernement explique que l'inflation et l'incertitude liée à l'invasion de l'Ukraine par la Russie pèseront sur la consommation des ménages dans les prochains mois. Berlin qui achetait avant la guerre plus de la moitié de son gaz auprès de la Russie a déjà réduit cette part à 40%. Il faut donc trouver d'autres solutions. Pour comprendre à quel point le défi s'annonce sérieux : le géant de la chimie BASF affirme qu'il devra cesser sa production en Allemagne si l'approvisionnement en gaz russe était subitement coupé.

Conséquences sur les autres pays européens

La question des conséquences sur les pays partenaires se pose dans la mesure où l'Allemagne est présentée comme le moteur économique de l'Europe. Que se passerait-il donc si ce moteur venait à ralentir, voire caler ? Nous n’y sommes pas encore mais les instituts de conjoncture alertent. Et cela intervient alors qu'un embargo sur le gaz russe fait l'objet d'âpres pourparlers entre les États membres de l'Union européenne. Berlin étant l'un des principaux opposants à un arrêt immédiat des achats, agiter le chiffon rouge d'une violente baisse de croissance n'est certainement pas anodin.

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