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Entreprises : pourquoi Bruno Le Maire ne croit pas au "mur de faillites"

Avec la flambée des prix de l’énergie et la conjoncture internationale, certains observateurs prédisent un futur mur des faillites. Le ministre de l’Économie y est revenu jeudi 5 janvier lors de la présentation des vœux aux acteurs économiques, arguments à l’appui.

Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié
Temps de lecture : 4 min
Le ministre de l'Économie et des Finances, Bruno Le Maire, présente ses voeux aux acteurs économiques à Paris, le 5 janvier 2023. (ALAIN JOCARD / AFP)

Bruno Le Maire reconnaît la très grande complexité de la situation actuelle mais il le réaffirme haut et fort : "L'économie française résiste" ! Arguments et chiffres à l’appui : les entrepreneurs français ont créé, dit-il, près de 300 000 emplois entre janvier et septembre derniers. Près d’un million d’entreprises ont vu le jour sur l’ensemble de 2022. TPE, PME et beaucoup d’autoentrepreneurs, c’est vrai, mais dans l'ensemble, ce sont autant d’éléments de nature à ne pas désespérer, selon le ministre.

Regardons certains chiffres. Bruno Le Maire affirme qu’aujourd’hui "moins d’1% des entrepreneurs envisagent de fermer ou de ralentir leur production". Selon la dernière enquête de conjoncture de l’Insee qui a interrogé spécifiquement des entreprises industrielles, la baisse totale de leur production en lien direct avec la hausse des prix de l'énergie serait de l'ordre d'à peine 1,5%.

Mais dans le même temps, la Confédération des petites et moyennes entreprises affirme que près de 10% des dirigeants des TPE/PME  envisagent un arrêt de leur activité, ce que conteste le gouvernement.

Rebond des défaillances d’entreprise

Entre cessation de paiement et faillites, le nombre de défaillances a atteint 41 000 sur un an alors qu'elles avaient fortement baissé en 2021 pour se "limiter" à 27 600. Rebond mais, là encore, le niveau de défaillances enregistré l'année dernière reste inférieur à celui constaté avant la pandémie. Autre élément : le dernier baromètre du géant de l’intérim Manpower, dévoilé jeudi 5 janvier par le journal Le Parisien, ne constate toujours pas d’atterrissage sur le front de l’emploi. Au contraire, les carnets de recrutement continuent de se remplir. Voilà donc pour les éléments factuels.

Certes, des groupes comme Duralex ou William Saurin ont annoncé une suspension temporaire de leur activité à cause de la flambée des prix de l’énergie, beaucoup de PME et d’artisans sont en grande difficulté, mais les entreprises en général continuent de vouloir recruter. Face à ces paradoxes, le gouvernement promet de rester mobilisé en éteignant petit à petit le "quoi qu'il en coûte". Un autre paradoxe coûteux à gérer par le ministère de l'Économie.

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