Entre inflation et épargne, l'activité économique ralentit fortement en août

La crainte de l'avenir autant que l'inflation conduisent les Français à se constituer des matelas de sécurité plutôt que de consommer.
Article rédigé par Fanny Guinochet
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Un ormulaire déclaration de revenus. (BRUNO LEVESQUE / MAXPPP)

Un ralentissement important. En août, l'activité économique a atteint son plus bas niveau depuis la crise du Covid, il y a presque trois ans. C’est ce que révèle un indicateur que surveillent de près les économistes, l’indice PMI.

>> INFOGRAPHIES. Rentrée scolaire : découvrez la hausse des fournitures avec notre panier de courses franceinfo

Certes, ce repli n’est pas nouveau. Dans l’industrie, on l'observe depuis l’an dernier. Mais la nouveauté plus inquiétante, c'est que l’activité ralentit aussi désormais dans les services.

Or, la France est une nation de services. Si on produit moins, c'est parce que l'on achète moins. La demande se contracte un peu partout. En France, la consommation intérieure baisse, et le contexte international ne nous aide pas non plus. Notre premier partenaire commercial, l’Allemagne, est aussi au bord de la récession et le contexte se tend aussi du côté de la Chine.

Epargner plutôt que consommer

Cette baisse de la consommation s'explique assez simplement. La hausse des prix se maintient cet été à un niveau élevé. Les taux d'intérêt augmentent donc et les Français se restreignent. Un exemple : cet été, ils ont opté pour des vacances moins chères, moins longues, moins loin, selon une étude du cabinet de conseil MKG. 

C’est pour autant un mauvais signal car, en France, la consommation reste le premier moteur de l’économie. Les Français semblent, pour ceux qui le peuvent, préférer l'épargne en ce moment, plutôt que les dépenses ou l'investissement. Cette tendance s’est encore accentuée cet été, comme en témoignent la collecte record enregistrée par le Livret A le mois dernier, selon les données publiées cette semaine par la Caisse des dépots, et ce alors même que le gouvernement a gelé le taux du livret à 3%.

La crainte de l'avenir

En fait, les Français anticipent une hausse des dépenses. Ils ont raison car, avec la rentrée, septembre est traditionnellement un mois où les frais sont importants. C’est aussi le moment aussi où l’on paie certains impôts et taxes, comme la taxe foncière, qui a fortement augmenté cette année.

Cette propension  à se constituer des bas de laine révèle de fortes craintes face à l'avenir, comme celle par exemple de voir le gouvernement serrer la vis dans le prochain budget. D’où cette insistance, hier, de la part d’Elisabeth Borne à stopper court à cette petite musique : il n’y aura pas de hausses d’impôts pour les ménages, a martelé la Première ministre, invitée sur France Bleu. Au moins pour ce qui concerne l’impôt sur le revenu. Ce qui ne veut pas dire que d’autres prélèvements ne vont pas, eux, être alourdis, et que le pouvoir d'achat des Français ne va pas diminuer.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.