Comment expliquer la hausse de la taxe foncière cette année ?
Plus de 7% de hausse au minimum. La taxe foncière augmente très fortement cette année. C'est même sa plus forte progression depuis 36 ans, selon l’Union nationale des propriétaires immobiliers, à rajouter aux 3,5% de hausse de l'année dernière.
Si la taxe foncière augmente autant, c’est que le montant de cet impôt local est adossé sur les valeurs cadastrales locatives, c’est-à-dire une estimation des loyers. Or, ils sont eux-mêmes indexés sur la hausse des prix. Alors forcément, avec l'inflation enregistrée ces derniers mois, la taxe foncière finit par exploser.
Dans plusieurs communes, les hausses sont beaucoup plus importantes. Le montant de la taxe foncière varie en fonction de votre lieu de résidence. et dans plusieurs villes, cette année, les élus ont fait voter d’importantes augmentations. La plus spectaculaire est certainement Paris, où Anne Hidalgo a fait adopter une hausse de 52%, arguant que la taxe foncière était plutôt moins élevée qu’ailleurs jusqu’alors. Ce serait donc un rattrapage. Mais à Grenoble, la hausse votée atteint 24%, presque 10% de plus à Limoges ou à Lyon...
Au printemps dernier, l’Association des maires de France avait calculé que près d’une municipalité sur cinq avait procédé à une augmentation de la taxe foncière en 2023. Une mauvaise nouvelle que les propriétaires vont donc découvrir ces prochains jours en recevant les avis d’imposition qui vont bientôt arriver.
Le dernier levier des communes pour boucler leur budget
Si elle augmente autant, c'est aussi parce que les communes ne s'en sortent pas, expliquent certains élus. Entre des dotations de l’Etat qui diminuent et des frais de fonctionnement qui s’envolent, ils n’arrivent pas à boucler leur budget. Cette année, par exemple, les factures d’énergie des communes se sont beaucoup alourdies avec la flambée des prix de l’électricité et du gaz.
La taxe foncière reste alors un des seuls leviers fiscaux que les élus locaux ont encore à leur main, depuis que la taxe d’habitation été supprimée. Reste que ces hausses nourrissent le ressentiment des Français vis-à-vis des impôts et des prélèvements. Et à l’approche du budget 2024, elles compliquent encore l’équation du gouvernement.
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