Si la chaleur est source de revenus pour certains secteurs, d’autres souffrent des températures élevées et l’activité s’en ressent largement. Ce n’est pas la première fois qu’un épisode caniculaire traverse la France et on a désormais le recul nécessaire pour apporter quelques réponses sur l’impact économique d’une telle période – indépendamment, bien sûr, des conséquences humaines très lourdes.Les métiers extérieurs, premiers touchésLes plus concernés sont le bâtiment et le BTP au sens large (travaux publics), mais aussi l’agriculture… et des métiers auxquels on ne pense pas immédiatement comme les boulangers (les fourneaux tournent à plein régime) ou les pressings. Les autorités publiques donnent des consignes aux employeurs, mais tous ne sont pas logés à la même enseigne. Il est plus difficile pour un artisan de s’adapter là où de grosses structures ont les reins plus solides. Exemple : dans des secteurs dits "météo-sensibles", comme le bâtiment, quand la canicule tape, la législation prévoit que les entreprises puissent proposer à leurs salariés des "congés intempéries". La paie des ouvriers n’est pas suspendue pendant l’arrêt des travaux. Pas de cela pour les commerçants et artisans.Production d’énergie impactée Cela peut paraître paradoxal. La consommation d’énergie semble souvent plus problématique en hiver avec le froid. En réalité, à partir d’un certain seuil de chaleur, EDF est obligé de réduire la production de ses centrales nucléaires pour éviter toute surchauffe. Mais pour ce qui est de l’épisode que nous allons connaître cette semaine, le gestionnaire du réseau à haute tension, RTE, fait savoir que la France devrait disposer de suffisamment d’électricité grâce à une bonne disponibilité du parc nucléaire et à l’essor des énergies renouvelables.Estimations basées sur les canicules précédentesPrenons l’exemple de 2003. Un rapport sénatorial détaillé, publié l’année suivante, avait permis d’établir un diagnostic assez précis. La canicule d’alors avait coûté entre 0,1 et 0,2 point de croissance. Cela représenterait concrètement entre deux milliards et demi et cinq milliards d’euros en moins pour le PIB (la richesse produite par le pays sur un an). C’est loin d’être négligeable.