Après l’alimentation et les carburants, l’inflation touche aussi l’habillement
Certains experts de la mode le redoutent et le bruit se répand dans les coulisses des défilés pour les collections automne-hiver.
La flambée des cours du pétrole en général, et des matières premières en particulier, entraîne une hausse des prix du textile. Matières synthétiques dérivées de l’or noir, mais aussi lin, soie, coton et laine, ont vu leurs cours s’envoler ces derniers mois avec la hausse des coûts de l’énergie et des transports. C’est l’effet reprise de l’économie après trois ans de baisse.
Sans aller chercher dans les matières premières haut de gamme, l’année dernière, les prix du coton ont augmenté de 45% à environ trois euros le kilo, un sommet depuis plus de dix ans. Quant au polyester, nylon et acryliques, produits à partir d’éléments chimiques dérivés du pétrole, leur prix est directement lié à celui du brut dont les cours sont actuellement très élevés. Les chiffres montrent que la filière des fibres biologiques est particulièrement touchée avec une flambée des prix de 90% sur un an, du coton venant d’Inde notamment. Il y a surtout l’effet demande : les acheteurs de matières premières, pour confectionner les vêtements, veulent se prémunir de l’inflation en constituant des stocks, ce qui contribue à l’augmentation des prix sur le marché mondial.
Effet transport
Si on regarde les transports entre l’Asie et les États-Unis, un conteneur en provenance de Chine, ou de la région, par bateau, coûte aujourd’hui entre 12 000 et 16 000 dollars (entre 10 000 et 15 000 euros) contre moins de 3 000 euros avant la pandémie. Dans tous les cas, pour les fabricants de vêtements, il faut des trésoreries solides pour assurer la suite.
Avec la reprise de l’économie et de la consommation, la hausse des coûts de l’énergie, des matières premières et des transports, les répercussions sur les produits finis comme les vêtements semblent aujourd’hui incontournables.
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