Tabagisme : même après le sevrage, la cigarette affecte le système immunitaire, selon une étude

Une étude de l'institut Pasteur démontre que la cigarette altère l'immunité, sur le long terme, même après le sevrage.
Article rédigé par Boris Hallier
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Le tabagisme affecte toujours l'immunité, bien après l'arrêt de la cigarette. (photo d'illustration) (VINCENT VOEGTLIN / MAXPPP)

De nombreuses études ont déjà prouvé que le tabagisme altère le système immunitaire. Autrement dit, lorsqu'une personne fume, ses mécanismes de protection, en cas d'infection, sont moins performants que lorsqu'elle ne fume pas. C'est ce qu'on appelle la réponse inflammatoire. Le tabagisme affaiblit cette réaction, ce qui peut donc entraîner des complications en cas de maladie, ou des symptômes plus agressifs. L'immunité, dite innée, est altérée et lorsqu'un fumeur arrête la cigarette, cette immunité innée, présente dès la naissance, revient à la normale assez rapidement.

L'autre face de notre système de défense, c'est l'immunité adaptative, qui se développe plus lentement au cours de la vie. C'est celle qui garde en mémoire les pathogènes qui ont déjà touché l'organisme, ce qui permet une réaction de défense plus rapide. Selon l'étude de l'Institut Pasteur publiée dans la revue Nature, mercredi 14 février, le tabagisme altère cette immunité adaptative sur le long terme, pendant 10 à 15 ans, après l'arrêt de la cigarette, selon l'hypothèse des chercheurs. Elle affecte la façon dont certains gènes s'expriment, mais aussi les lymphocytes T, ces cellules clés dans la réponse immunitaire.

Tous les âges affectés

Les chercheurs sont arrivés à cette conclusion, grâce à un groupe de 1 000 personnes suivies depuis 2011, âgées de 20 à 70 ans. Leurs échantillons sanguins ont été analysés et exposés à une grande diversité de microbes. Les scientifiques ont pu analyser les cytokines, ces molécules qui assurent la fonction de messager pour les cellules du système immunitaire.

L'objectif des chercheurs était d'expliquer pourquoi les systèmes de défense varient autant d'un individu à l'autre. Le tabagisme en plus du sexe ou de l'âge est donc un facteur explicatif, mais ce n'est évidemment pas le seul. Deux autres variables peuvent affecter le système immunitaire. Il s'agit de l'indice de masse corporelle et le fait d'être atteint par le cytomégalovirus, un virus appartenant à la famille des herpès.

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