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Santé : des chercheurs inventent une crème anti-acné à base de microalgues

Des chercheurs français de l'Ifremer et du CNRS ont mis au point une solution qui, activée avec de la lumière, permet d'éliminer certaines bactéries responsables de l'acné.

Article rédigé par franceinfo - Anne Le Gall
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Un adolescent applique une crème contre l'acné sur son visage (illustration). (YASSER CHALID / MOMENT RF / GETTY IMAGES)

Traiter l'acné grâce à des microalgues : voilà ce que proposent des chercheurs de l'Ifremer et du CNRS. Ils ont déposé en octobre un brevet pour une crème anti-acné à base de microalgues, a annoncé l'Ifremer lundi 13 décembre. Le principal ingrédient "composition dermatologique" est de l’extrait de Skeletonema marinoi, mentionne le brevet. Cette microalgue, qui est une sorte de plancton, est une espèce commune dans l’océan Atlantique. Elle est notamment utilisée jusqu’ici pour nourrir les larves d'huîtres en aquaculture.

Les chercheurs de l’Ifremer et du CNRS travaillaient au départ sur de potentielles propriétés anti-cancer de cette algue. Or, ils se sont aperçus qu’elle était très efficace pour lutter contre trois bactéries de la peau responsables de l’acné. Avec l’aide des universités de Limoges et la Rochelle mais aussi du CHU de Nantes, ils ont mis au point une solution que l’on peut appliquer sur le visage. Il faut ensuite l’activer avec de la lumière pour permettre une action sur l’acné.

Activable avec la lampe d'un téléphone

En effet, les molécules contenues dans l’algue sont photo-activables. En présence de lumière, elles libèrent de l’énergie qui permet de créer d’autres molécules. Ce sont ces nouvelles molécules qui éliminent les bactéries responsables de l’acné, selon Jean-Baptiste Berard, ingénieur en biologie marine à l'Ifremer et l’un des inventeurs du brevet. Cette exposition à la lumière - naturelle ou artificielle - ne doit durer que quelques secondes. Ces chercheurs ont d'ailleurs même imaginé que cette étape puisse se faire grâce à l’option lampe de poche du téléphone portable, un des objets que les ados ont souvent à portée de main ! Sans cette phase d’exposition à la lumière, la microalgue  a quand même un petit effet sur l’acné, mais moins marqué car en ce cas elle n’agit que sur la sécrétion de sébum.

Si, pour l'instant, tout ceci se passe dans des éprouvettes en laboratoire, les auteurs du brevet cherchent actuellement des partenaires financiers pour passer aux essais cliniques. En cas de succès, cette crème anti-boutons aux algues pourrait être commercialisée d’ici deux ou trois ans, disent ils. L’avantage c’est que l’on cultive deja la Skeletonema marinoi : le passage à l'échelle industrielle pourrait donc se faire assez facilement. De quoi donner un peu d'espoir aux 75% des adolescents et 7% des adultes touchés par ce désagrément qu'est l'acné.

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