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Que reste-t-il de l'accord de Paris sur le climat ?

Les États-Unis ont donc mis leur menace à exécution. Ils ont officiellement demandé à l'ONU leur retrait de l'accord de Paris sur le climat. C'est le secrétaire d'État américain Mike Pompéo qui l'a confirmé hier soir. Juste avant un meeting de Donald Trump en route pour sa réélection à la Maison blanche.

Article rédigé par franceinfo, Anne-Laure Barral
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Donald Trump, le 4 novembre 2019, à Lexington, dans le Kentucky. (MANDEL NGAN / AFP)

On ne peut pas dire que Donald Trump avait caché ses intentions de sortir de l'accord mondial sur le climat négocié à la COP 21. Lundi 4 novembre, il l'a rappelé devant des militants du Kentucky, un État où l'on extrait du charbon en promettant aux mineurs de leur redonner du travail, contrairement à son prédécesseur qui avait mis des contraintes environnementales à cette industrie fossile, responsable en grande partie des émissions de CO2. Pour le président américain, le réchauffement de la planète est une invention, un hoax , des Chinois pour nuire à l'économie américaine.

Emmanuel Macron se tourne vers la Chine

En voyage officiel en Chine, Emmanuel Macron regrette la décision américaine et appelle à "être collectivement au rendez-vous en 2020 pour rehausser l'ambition pour le climat". La France et la Chine doivent même signer un texte commun d'irréversibilité sur le sujet comme pour éviter la situation américaine. Emmanuel Macron se tourne vers la Chine qui est aujourd'hui le premier émetteur mondial de gaz a effet de serre mais elle n'est pas le pollueur historique. Les États-Unis et l'Europe émettent du CO2 depuis beaucoup plus longtemps. Si elle faisait un effort pour stopper l'augmentation de sa pollution plus tôt c'est à dire avant 2030 cela permettrait de compenser la perte des américains. Même chose pour l'Inde qui est le 3eme émetteur mondial. Même l'Europe qui était pourtant jusqu'ici la bonne élève de la classe climatique doit faire plus. Le départ des États-Unis entraîne dans leur sillage le Brésil et l'Australie met encore plus la pression à ceux qui restent engagés pour le climat. Il faut remonter leur promesse de réduction d'émissions de CO2 et pas qu'en 2050 mais dès 2030.

Les États-Unis coupés en deux

Les États-Unis participeront à la prochaine COP climat en Espagne tout comme à celle de Glasgow en 2020 parce qu'ils ne quittent pas les débats onusiens sur le climat mais ils veulent rompre leur engagement de l’accord de Paris: celui où ils ont promis de réduire jusqu’à 28% leurs émissions de CO2 d’ici 2025. Ensuite parce que les négociateurs en 2015 avaient un peu prévu le coup. Un pays ne pouvait pas quitter l’accord tout de suite. Il fallait attendre trois ans après son entrée en vigueur (le 4 novembre 2016) avant de pouvoir le dénoncer et puis il faut encore un an de délai avant une sortie officielle ce qui conduit au 4 novembre 2020. Date à laquelle on connaitra le nom du prochain président des États-Unis. Un fait exprès parce que les diplomates avaient déjà été échaudées par le scénario du protocole de Kyoto ou Bill Clinton a signé l’accord sur le climat en 1997 mais Georges Bush ne l’a jamais ratifié, ni appliqué. Une situation qui rend le suspens de la prochaine élection présidentielle encore plus tendue pour les défenseurs du climat.

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