Nuage de sable du Sahara : comment expliquer ce phénomène qui traverse l'Europe de l'ouest
Le nuage de poussières du Sahara, qui traverse l'Europe de l'ouest depuis samedi 6 avril, contient des sédiments, des poussières de sable de très petite taille de moins de 10 micromètres essentiellement, donc plus fines qu’un cheveu. Lorsque des vents violents balaient les déserts, ces nuages de poussières peuvent atteindre de très hautes altitudes et être ensuite transportés par des flux d’air dans le monde entier sur des milliers de kilomètres.
Le suivi par satellite montre que ces nuages peuvent atteindre l’Europe mais aussi traverser l’Atlantique vers les Caraïbes ou le golfe du Mexique, comme cela s’est produit en juillet 2020. Depuis trois jours, une quantité exceptionnelle de poussières du Sahara a donc été transportée à travers l’Europe, via l’Espagne, le sud et l’est de la France, l'Allemagne et les Pays scandinaves, indique l’observatoire européen Copernicus. Un phénomène qui a contribué à dégrader la qualité de l’air.
Des épisodes plus fréquents
Y a-t-il un risque pour la santé ? L’exposition à des particules fines, comme ces PM10, peut déclencher des réactions allergiques ou des inflammations respiratoires chez les personnes sensibles, mais cela dépend de la concentration des particules fines et de l’altitude du nuage. Lundi ce panache de poussière dégradait encore la qualité de l’air en Occitanie, Auvergne-Rhône-Alpes, Bourgogne-Franche-Comté, selon les mesures du réseau ATMO. Il est néanmoins en train de s'évacuer. Les personnes sensibles risquent, mardi, davantage d'être gênées par la présence des pollens, notamment de bouleau, de frêne, et de platane, que par le sable du Sahara.
Ce nuage de poussières du Sahara est le troisième qui atteint la France en l’espace de 15 jours. Si ces nuages ont toujours existé, le Sahara étant la plus grande source de poussière minérale au monde (il en libère 60 à 200 millions de tonnes par an), l’observatoire européen Copernicus indique que l’intensité et la fréquence de ses épisodes ont augmenté ces dernières années. Cela pourrait potentiellement être attribué à des changements de circulation atmosphérique et à la montée des températures. Il est encore difficile de certifier que cela a un lien avec le changement climatique, même s’il est clair que la répétition des sécheresses favorise la présence de sédiments et de poussières sèches sur le sol… et donc potentiellement leur envol.
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