Trois questions sur le nuage de sable du Sahara attendu sur toute la France ce week-end

Article rédigé par Camille Laurent
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Un nuage de sable venu du Sahara s'abat régulièrement sur la France, plus ou moins intensément, comme ici à Mulhouse (Haut-Rhin), le 15 mars 2022. (VINCENT VOEGTLIN / MAXPPP)
Un nuage de sable du Sahara va recouvrir l'ensemble de la France le week-end du 5 et du 7 avril, un spectacle orangé visible à l'œil nu, mais qui peut entraîner une pollution aux particules fines. Explications.

La France métropolitaine à nouveau survolée par un nuage de sable en provenance du Sahara. Le phénomène a déjà touché le sud-est du pays samedi 30 mars, il se reproduit à partir de samedi 6 avril pour trois jours et va concerner toute la France cette fois. Le ciel va se teinter plus ou moins en orange, pour le bonheur des photographes amateurs mais avec des conséquences, aussi, sur la santé des plus fragiles.franceinfo répond à ces questions que l'on peut se poser.

Comment se forme ce nuage ?

Le phénomène nous vient tout droit du Sahara. Les modélisations météo montrent bien un amas se détacher de l'Afrique du Nord, remonter vers la France et poursuivre vers le reste de l'Europe sur les trois ou quatre prochains jours.

"À l'origine de ce phénomène, c'est du sable qui se trouve au sol qui va être soulevé par le vent puis retombé. Et à force d'être soulevé et retombé, des grains de sable se fractionnent en plus petites poussières, explique Vincent Guidard chercheur à Météo France. Et ce sont ces poussières qui ensuite s'élèvent dans l'atmosphère jusqu'à 1, 3, 5 ou 7 km d'altitude, et qui sont transportées par la masse d'air en ce moment plutôt vers l'Europe. Mais ça leur arrive aussi d'être dirigées vers l'Atlantique depuis le Sahara", ajoute le météorologue. Selon l'endroit, le ciel prendra une couleur orangée voire sépia ou un peu plus laiteuse. Et la poussière va se déposer sur les vitres et les pare-brise.

Quel impact sur la qualité de l'air et la santé ?

Ce sable comporte aussi des risques pour la santé, rappelle Antoine Trouche, ingénieur chez Airparif, l'organisme qui surveille la qualité de l'air en Île-de-France : "Au moins samedi et dimanche, la qualité de l'air va être dégradée en Île-de-France du fait de la présence de ces particules de sable. Puisque dans les brumes de sable qui voyagent dans l'atmosphère, il y a des particules de petite taille qui font moins de dix micromètres de diamètre, et ces particules de moins de dix micromètres de diamètre, elles sont capables de franchir les barrières naturelles qu'on a, notamment au niveau du nez ,et donc de venir dans les poumons."

"Elles ont, comme toutes les particules de moins de dix micromètres de diamètre, un impact sur la santé humaine."

Antoine Trouche, ingénieur à Airparif

à franceinfo

Lors d'épisodes de nuages de sable, il est recommandé aux personnes vulnérables, souffrant de maladies respiratoires, aux femmes enceintes et aux jeunes enfants d'être vigilants. C'est-à-dire "être attentif à l'apparition de tous les symptômes qui sont liés à la pollution de l'air, l'irritation de la gorge, la toux ou des difficultés respiratoires et potentiellement, surtout quand on a des pathologies préexistantes, d'appeler son médecin", précise Antoine Trouche d'Airparif.

Durant ce type de phénomène, en particulier en cas de gêne respiratoire ou cardiaque, il est recommandé "d'éviter les efforts intenses" et plus généralement de limiter les émissions d'origine automobile, industrielle, artisanale et domestique, de privilégier les modes de déplacement non polluants et les sorties brèves, et enfin de réduire les activités physiques et sportives intenses.

Sont-ils plus nombreux qu'avant ?

La gravité de la pollution induite par les nuages de sable dépend de leur intensité qui varie, tout comme leur nombre. Le sud-est de la France était par exemple fin mars en alerte pollution aux particules fines en raison du passage d'un nuage de sable du Sahara. Il s'agit en tout cas de "cycles naturels", souligne Vincent Guidard de Météo France, ce qui explique que ce phénomène se produit régulièrement, surtout entre les mois de février et de mai, quand les conditions météorologiques sont propices.

Reste que ce phénomène n'est pas inédit à travers le monde : les tempêtes de sable et de poussière affectent essentiellement les habitants des pays des régions arides ou semi-arides d'Afrique du Nord, de la péninsule arabique, d'Asie centrale et de Chine, représentant "une sérieuse menace pour la santé", selon l'Organisation météorologique mondiale. Ces brumes de sable sont toutefois moins toxiques que les particules ultrafines issues du trafic routier, du chauffage au bois, du charbon, ou des incendies.

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