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Maladie d’Alzheimer : les patients qui ont été touchés par certains virus ont plus de risque de la développer, selon une étude

Des chercheurs ont établi un lien entre le fait d'avoir été infecté par certains virus et le risque de développer une maladie neurodégénérative comme Alzheimer. Même plusieurs années après.
Article rédigé par Anne Le Gall
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
La prévention de la maladie d'Alzheimer passe par des jeux de mémorisation. (ERIC DULIERE / MAXPPP)

La maladie d'Alzheimer pourrait être favorisée par certains virus. C’est une hypothèse qui se renforce après la publication d’une nouvelle étude américaine. L’objectif des chercheurs était d’observer les liens entre différentes infections virales et le développement ultérieur de maladies neurodégénératives comme par exemple, la maladie d'Alzheimer, Parkinson ou certaines démences. Pour cela, ils ont croisé les données des dossiers médicaux de 500 000 patients et ont pu observer 22 suspicions de lien entre un virus croisé à un moment de leur vie et le fait qu’ils développent une maladie neurodégénérative quelques années plus tard. Dans la plupart des cas, ce lien statistique est faible, mais une association plus significative est apparue entre encéphalite virale et Alzheimer : les patients ayant été touchés par ce virus présentaient un risque 20 fois supérieur (au moins) de développer la maladie (par rapport à ceux qui n’avaient jamais croisé le virus). Il va falloir d’autres études pour confirmer cette piste virale, mais elle est sérieuse.

Un virus peut donc favoriser l’apparition d'une maladie du cerveau plusieurs années plus tard, alors que le patient est guéri. Il peut s’écouler 15 ans entre les deux maladies. L’hypothèse, c’est que l’infection virale déclencherait une inflammation du système nerveux, qui créerait des lésions, pouvant le rendre plus vulnérable par la suite. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois qu’un lien est établi entre virus et maladie neurologique. Une étude auprès de 10 millions d’Américains a récemment pu montrer un lien entre sclérose en plaques et le virus d’Epstein Barr, qui est de la famille de l’herpès. Les patients qui ont croisé ce virus, ont un risque 32 fois supérieur de développer ultérieurement une sclérose en plaques.

Le surpoids sans doute mis en cause

Concernant la maladie d'Alzheimer, une autre étude récente explore également la piste du surpoids. Selon les chercheurs canadiens qui viennent de publier ces travaux : l'obésité pourrait accélérer l'apparition de la maladie. Ils ont étudié des scanners de cerveau de 1 300 patients, de toute corpulence, les uns en bonne santé, et d’autres atteints par Alzheimer. Ils ont trouvé des évolutions similaires dans la forme du cortex cérébral, en cas d'obésité et de maladie. Là encore, ce lien reste à confirmer. C’est une piste de recherche supplémentaire.

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