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Le onzième parc national français consacre les forêts de feuillus

C’est une promenade dans les bois qui nous emmène dans le parc national des forêts entre la Bourgogne et la Champagne. Il est inauguré ce matin après dix ans de négociations. C'est le onzième parc national français.

Article rédigé par Anne-Laure Barral
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Le parc national des forêts de Champagne et Bourgogne, près de Châtillon-sur-Seine (Côte-d'Or). (PHILIPPE DESMAZES / AFP)

240 000 hectares de forêts de plaine seront désormais mises à l'honneur par ce parc national des forêts de Champagne et Bourgogne à cheval sur la Côte-d’Or et la Haute-Marne. Vous y verrez de magnifiques forêts de feuillus : des charmes, des frênes qui ont pris des reflets d’or cet automne, peut-être un sabot de Vénus, cette orchidée d'Europe, et si vous avez de la chance des renards, des cerfs et des cigognes noires que le parc a choisi comme emblème.

Dix ans de négociations

Le dernier parc national créé en France était celui des Calanques près de Marseille en 2012. Les autres parcs sont soit des parcs d'outre mer, soit des parcs marins ou de montagnes dans les Alpes, comme la Vanoise (le premier, en 1963) ou dans les Pyrénées. Pour une fois que l’on créé un parc au Nord de la Loire, on ne va pas bouder son plaisir. Il était temps de prendre la défense de ce que l’on ne considère ni comme exceptionnel ni comme exotique.

Une petite partie du parc (3 100 hectares) sera une réserve intégrale, c’est-à-dire qu’on laissera faire la nature. C'est intéressant quand on sait que certains chênes peuvent vivre jusqu’à 700 ans. Mais l’accès en sera strictement contrôlé. Ensuite, il y a le cœur de parc (56 000 hectares) avec des engagements pour préserver l’environnement.

De gros compromis avec la nature

28 000 habitants vivent dans la zone du parc et 127 communes sont concernées mais sans la principale ville Châtillon-sur-Seine. La densité est d'environ 4 habitants au kilomètre carré. Certains habitants n’étaient pas vraiment enchantés par la création de ce parc et surtout des contraintes qui allaientt avec. Les négociations ont durée dix ans et se sont soldées par de gros compromis avec la nature. Par exemple, il n'y a pas d’obligation de pratiques agricoles en bio, ni d’interdiction de la chasse à courre sauf dans la réserve intégrale.

Les communes sur place vivent essentiellement grâce à ces activités et à l’exploitation forestière. Pour d’autres habitants, le parc représente aussi de belles perspectives de développement du tourisme sur les traces des templiers et des cisterciens, de leurs prieurés et de leurs abbayes. Mais ce n’est pas forcément pour ce que l'homme a construit là-bas que ce parc est beau et rare, c'est surtout pour ce qu’il n’y a pas fait comme bétonner, goudronner, raser ses arbres en grand nombre. Et c’est aussi ce qui pourrait devenir la fierté de ce territoire.

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