Le billet vert. Sapocycle a recyclé six tonnes de savons en France
Pour ralentir les effets du coronavirus, les initiatives se multiplient pour donner des savons et les recycler.
L'association Sapocycle tire le bilan lundi 9 mars de trois ans d'action en France. Elle a déjà recyclé six tonnes de savons en provenance des hôtels de l'hexagone.
Face au coronavirus, la principale consigne est de se laver les mains. Les Français se sont donc jetés sur les gels hydroalcooliques, au point qu'il y ait rupture de stock par endroit ou une flambée des prix. Le gouvernement a même dû encadrer leur tarif. En revanche, pour les savons, les initiatives se multiplient pour les donner et les recycler.
Le savon, une denrée rare pour certains
La savonnerie Rampal Latour, située à Salon de Provence, a décidé d'offrir 10 000 savons de Marseille aux écoles et aux Epahd de la région Sud qui lui en feront la demande. Ce n'est pas toujours évident de respecter la consigne de bien se laver les mains pour les élèves, quand dans leurs toilettes il n’y a pas de poubelle, pas de papier et encore moins de savon. Alors en dehors de la générosité de cette savonnerie liée la crise du coronavirus, les associations de parents attendent des travaux de plus grande ampleur dans les toilettes des écoles concernées.
L’association Sapocycle, elle, a décidé de ne pas laisser nos savons partir à la poubelle. Cette structure récupère les savons entamés d’une centaine d’hôtels en France et d'une centaine aussi en Suisse. Ils sont râpés en paillettes, chauffés pour être désinfectés et de nouveau saponifiés, c’est-à-dire pour en refaire de nouveaux pains de savons. Sapocycle les donne ensuite à des associations comme Caritas, les Restaus du Cœur ou des épiceries solidaires. Aujourd’hui, elle tire un beau bilan de trois ans d'action en France : six tonnes de savons récoltées et 20 000 pains distribués. Même chose en Suisse où l’initiative a été lancée il y a six ans.
Une initiative poussée par les personnels hôteliers
Sapocycle a été lancée par Dorothée Schiesser, une ancienne journaliste dont le mari est hôtelier en Suisse. Marquée par des reportages sur les risques sanitaires en Afrique, elle a vite vu qu'il y avait un lien à faire entre ceux qui considèrent ses savons comme un déchet et ceux qui en ont besoin. Mais elle estime aujourd'hui que son initiative fonctionne parce que de nombreuses femmes de chambre ou hommes à tout faire dans les hôtels partenaires ne veulent plus de gâchis. Tous ces petits pains de savons à peine utilisés, à peine sortis de leur sachet et qu’ils doivent jetés entre deux clients. Ils les collectent et les envoient par la Poste à Sapocycle.
Sur son site d'Illzach, près de Mulhouse, l'atelier de recyclage fait travailler des personnes handicapées, même chose en Suisse. Sapocycle aimerait que d'autres hôtels rejoignent sa démarche. Il y en a 18 000 en France, même si tous ne jettent pas leur savon et préfèrent mettre des distributeurs dans les chambres pour limiter les emballages plastiques. En tous cas, cela lui permettrait d’ouvrir d’autres ateliers de recyclage et donner encore des savons à ceux qui en ont besoin.
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