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Le billet vert. Le Japon rouvre aux habitants des territoires proches de la centrale de Fukushima

Un hôpital vient de rouvrir à Futaba, des logements seront bientôt accessibles pour les travailleurs de la centrale et mercredi ce sont les gares qui rouvrent. La ville avait été évacuée il y a neuf ans suite à l'explosion de la centrale nucléaire de Fukushima.

Article rédigé par franceinfo, Anne-Laure Barral
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Une station-service abandonnée dans la ville de Futaba, à proximité de la centrale nucléaire de Fukushima (Japon), le 5 mars 2018. (BEHROUZ MEHRI / AFP)

Il y a neuf ans un tremblement de terre et un tsunami tuaient 20 000 personnes au Japon, entraînant aussi l'une des plus graves catastrophes nucléaires de l'Histoire à la centrale de Fukushima. Aujourd'hui le gouvernement vient d'autoriser le retour des habitants dans les zones pourtant les plus contaminées.

Direction Futaba ! Depuis neuf ans, c'était une ville fantôme, avec des maisons abandonnées, des voitures laissées dans les allées, des magasins dont les rayons contiennent des produits périmés. Pourtant, il y a neuf ans c'était une petite communauté de 7 000 habitants très prospère grâce à la centrale située sur son territoire : la centrale de Fukushima. Il y a neuf ans, ses habitants ont du évacuer en urgence la ville. Un aller sans retour pensaient-ils à l'époque. Pourtant, le gouvernement japonais vient de lever l'ordre d'évacuation de Futaba et dans deux autres communes proche de la centrale.

Pas de zone interdite 

Pour le Japon, il n'est pas question d'avoir une zone interdite pendant des décennies comme autour de Tchernobyl. Il faut absolument que la vie reprenne son cours dans la région de Fukushima. Alors, il dépense des milliards pour décontaminer les rues, les maisons, excaver les terres pour réduire la radioactivité et ne pas attendre qu'elle baisse naturellement avec le temps. Il lui faudrait attendre trop longtemps. Aujourd'hui, il reste encore 336 km2 inhabitables, à peu près la même surface que la Seine-Saint-Denis. En nettoyant ses villes par petites touches, il relance certaines activités : un hôpital vient de rouvrir à Futaba, des logements y seront bientôt accessibles pour les travailleurs de la centrale et mercredi 11 mars ce sont les gares qui rouvrent. La ligne ferroviaire Joban qui relie Tokyo à Sendai et qui était coupée depuis neuf ans va rouvrir. Un symbole fort pour le Japon qui compte aussi faire passer la flamme olympique par Futaba à la fin du mois.

Peu de volontaires au retour

Mais ils ne sont pas très nombreux à vouloir revenir dans ses territoires. Les familles avec les enfants sont parties faire leur vie ailleurs, restent les personnes âgées qui sont intéressées ou de nouveaux habitants. La radioactivité peut très vite changer en quelques mètres : si les rues, les maisons ont été nettoyées, il ne faut pas imaginer pouvoir aller se promener dans les bois ou cultiver son jardin comme avant. Les forêts sont impossibles à décontaminer, le gibier, les champignons, les baies sauvages sont encore très contaminées. Depuis neuf ans, certains habitants ont acheté des appareils de mesure de la radio activité dans les aliments. Ils trouvent encore des taux bien au dessus des normes. Alors à Futaba, la vie peut reprendre mais elle ne sera jamais vraiment normale.

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