Le billet vert. Hervé le Treut, climatologue : "Il y a un intérêt grandissant pour les problèmes climatiques"
Le billet vert consacré tout l’été à la façon dont nous vivons avec le changement climatique. Les effets sont de plus en plus sensibles. Les scientifiques prévoient une accentuation dans les années qui viennent. Et cela affecte tous les pans de notre société.
Depuis quelques années les climatologues sont rentrés dans notre quotidien. Ils ont appris à vulgariser les phénomènes complexes du changement climatique.
Aujourd’hui, presque sans rire, on peut dire qu’Hervé le Treut est à la mode. Il est invité sur les plateaux télé. Il a une chronique dans le journal Les Échos. Il travaille avec la région Nouvelle-Aquitaine. Tout cela parce que Hervé le Treut est climatologue. Une spécialité aujourd’hui à la mode : "Il y a un intérêt grandissant pour les problèmes climatiques. La difficulté est de passer d'une prise de conscience qui est basée surtout sur la révélation de risques à quelque chose qui serait une manière de se positionner positivement par rapport à ses risques. C'est à dire d'être capable de donner des solutions. Donc toute cette science des solutions a plus de mal à se diffuser aujourd'hui."
Pendant des années, Hervé le Treut a travaillé sur la modélisation. Il a dirigé l’institut Pierre Simon Laplace qui possède l’un des deux modèles de projection climatique en France. Au début, sa discipline est très utile pour les enjeux d’alimentation. Mais elle est rattrapée par l’urgence climatique dans les années 80 : "Très rapidement, on est passé d'un temps encore long devant nous, avant que les choses se manifestent à l'idée qu'il y avait une véritable urgence. Le prise de conscience a toujours eu du mal à s'accompagner d'une prise de décision, parce qu'il y a un lien entre les deux qui est difficile a créer et on n'a toujours pas réussi à créer de manière complète, je pense."
En quelques années les climatologues sont sortis de leur laboratoire. Ils ont alimenté les travaux du Giec qui produit aujourd’hui des rapports fondamentaux. Ils se sont organisés contre les climato-septiques qu’ils ont effacés du débat. Ils représentent une communauté scientifique structurée, reconnue, visible : "On a été confrontés aux faits médiatiques, à la nécessité de délivrer des messages et des paroles dès les années 80 - 90. Il y a eu une nécessité d'aller très vite, je ne dirais pas à la rencontre, parce que cela s'est fait quelques fois dans la difficulté des médias, mais en tout cas de concevoir un discours qui soit à la hauteur des enjeux."
Le message des climatologues traverse aujourd’hui la société. La question est de savoir ce qu’en fait le politique. Herver le Treut s’investit maintenant sur le terrain avec la région Nouvelle Aquitaine pour tenter d’apporter des solutions après avoir lancé l’alerte.
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