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Le billet vert. Des larmes comme remède à la bactérie "tueuse d'oliviers" ?

La bactérie Xylella fastidiosa, qui décime de nombreux végétaux, vient d'être détectée pour la première fois sur deux oliviers dans les Alpes-Maritimes. Il n'y a pas pour l'instant pas de remède, même si des solutions sont en cours d'élaboration.

Article rédigé par franceinfo, Anne-Laure Barral
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Un olivier contaminé par la bactérie Xylella fastidiosa, dans la région de Salento, le 20 avril 2018. (VINCENZO PINTO / AFP)

Jusqu'à présent, cette bactérie n'avait jamais été détectée sur des oliviers en France. Deux oliviers d'ornement, l'un à Antibes et l'autre à Menton dans les Alpes-Maritimes, ont été identifiés comme porteurs de la maladie, contaminés par la bactérie Xylella fastidiosa. Seule option pour l'instant : arracher les arbres, même si d'autres solutions sont en cours d'élaboration.

Des larmes ou du lait de bébé

Des chercheurs pensent notamment qu'une enzyme présente dans nos larmes pourrait sauver les oliviers. Puisque nos sécrétions nous protègent de certaines maladies, des chercheurs de l'université de Gembloux en Belgique ont décidé d'appliquer cette hypothèse pour protéger les plantes. Ils ont obtenu de bons résultats notamment contre le mildiou sur la vigne et espèrent la même chose sur les oliviers.

D'autres chercheurs travaillent aussi sur un enzyme du lait qui protège les bébés de certaines infections. On pique souvent des idées aux plantes, sur leurs vertus pour nos médicaments. Cette fois, c'est un peu l'inverse que l'on tente de faire.

Éviter la contamination

Comme ces traitements sont encore expérimentaux, ils ne sont pas encore homologués. L'Europe a d'abord décidé de limiter la contamination en arrachant les arbres malades. Elle a financé un programme de 7 millions d'euros pour mieux comprendre les différentes souches de la bactérie et les insectes qui la transmettent, ainsi qu'une surveillance accrue des arbres. Histoire de ne pas arracher toute une plantation pour rien.

Aujourd'hui, des drones équipés de caméras thermiques notamment, peuvent repérer les arbres sains et contaminés. Mais perdre toute sa production est difficile à accepter pour les oléiculteurs comme ceux des Pouilles en Italie. Ils ont été les premiers touchés en 2013 à cause, pensent-ils, d'un arbre importé du Costa Rica. Ils ont dû arracher plusieurs milliers d'oliviers, avant de se rebeller contre cette mesure et demander l'aide de la recherche européenne.

Une lueur d'espoir dans les Pouilles

Dans la région de Salento au centre des Pouilles, des oliviers ont visiblement résisté à la Xylella cette année. Ils vont bientôt donner leur première récolte. Ils ne sont pas OGM, mais de deux variétés particulières un peu oubliées par les cultivateurs.

Certains reprennent aussi des pratiques agro-écologiques avec du compost, des couverts végétaux. Ils considéraient auparavant ces pratiques comme étant moins rentables, mais leur production est tombée tellement bas ces dernières années qu'aujourd'hui, cela leur permet de faire renaître une activité qu'ils craignaient de voir disparaître à jamais.

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