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Le billet vert. Des algues sargasses transformées en briques pour construire des maisons

Que faire des algues sargasses qui envahissent les plages ? Une entreprise française propose de les transformer en matériau de construction, en s’inspirant de la nature.

Article rédigé par Anne-Laure Barral
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Des algues de sargasse sur une plage de Majahual (Mexique), le 8 août 2019. (MAXPPP)

Les sargasses transformées en matériau de construction : l'innovation est portée par un architecte français, Nicolas Vernoux-Thélot, qui a été frappé cet été par l’arrivée sur des plages normandes, notamment vers Barfleur, d’algues sargasses. Il ne s'agit pas tout à fait des mêmes qu’aux Antilles mais elles sont de la même famille et posent le même problème : en s’échouant, elles se décomposent et émettent un gaz nocif. Partout sur l'Atlantique, on cherche donc des solutions pour s’en débarrasser.

Un fort pouvoir isolant

On pourrait réecrire l'histoire des Trois petits cochons avec une maison en brique de sargasses. L’idée est d’utiliser l’algue avec de l'argile, par exemple, pour en faire une brique. Une fois séchées, les membranes de la plante aquatique fixent la terre et elle a un très bon pouvoir isolant du chaud comme du froid. Elle est même plus efficace que le béton, estime l'architecte Nicolas Vernoux-Thélot.

L’idée est d’ailleurs aussi développée au Mexique à Puerto Morelos. Dans cette station balnéaire de la péninsule du Yucatan, les eaux turquoises et les plages de sable fin ont été envahies d’algues brunâtres. La première maison en brique de sargasses a pu être construite en 15 jours mais les sargasses sont aussi regardées pour leurs propriétés cosmétiques et de compost.

S'inspirer de la nature

Terre d’Algues présente sa brique en sargasses mardi 22 octobre au salon Biomim’expo à la Cité des Sciences et de l'Industrie de Paris. Ce salon rassemble d'une centaine d’exposants et de chercheurs qui vous diront qu’en se penchant sur ce que la nature nous offre, finalement, on règle pas mal de nos problèmes. Ça s’appelle le bio mimétisme : je copie la nature, ou je m’en inspire.

L’une des meilleurs réussites françaises en biomimétisme est l’entreprise Hemarina : qui a créé à partir d'un ver marin une hémoglobine purifiée. Cela permet de conserver plus longtemps des organes avant une greffe. Elle cherche maintenant à savoir si notre ami le ver marin, l’arénicole, ne pourrait pas devenir un donneur universel de sang. On sait que la nature nous rend beaucoup de services et ce salon permet de découvrir qu’elle n’a pas fini de le faire.

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