Cet article date de plus de quatre ans.

Le billet vert. À cause du réchauffement climatique, les archives du climat sont menacées

Le billet vert consacré tout l’été à la façon dont nous vivons avec le changement climatique. Les effets sont de plus en plus sensibles. Les scientifiques prévoient une accentuation dans les années qui viennent. Et cela affecte tous les pans de notre société.

Article rédigé par franceinfo, Etienne Monin
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Un glaciologue manipule une carotte de glace en Antarctique. (AFP)

À Grenoble, des scientifiques reconstituent le climat grâce aux carottes de glace. Mais ces "archives du climat" sont aujourd’hui menacées par le réchauffement. Cette chambre froide est une porte sur l’histoire du climat. Elle est située à Grenoble. Dans l’institut des géosciences de l’environnement. Elle est à moins 15 degrés. Elle préserve un stock de carottes glacières forées en Antarctique ou dans les profondeurs des glaciers.


Dans la caisse que vient d’ouvrir Gaël Durand, certaines carottes permettent de remonter 800 000 ans en arrière. Les scientifiques disent que ces larges tubes de glaces sont les archives du climat. Aujourd’hui menacées dans plusieurs sites sur la planète.

Un patrimoine en péril


Avec le réchauffement, certains glaciers vont entièrement disparaître et emporter leur histoire du climat. D’autres sont en train de fondre en surface avec des répercussions dans les couches inférieures. Gaël Durand est directeur adjoint de l’institut des géosciences de l’environnement : "La première couche de neige est poreuse. Si la neige en surface fond, l'eau percole à l'interieur et va lessiver l'enregistrement. Plus il y aura de la fonte, plus le signal sera perturbé."
L’enregistrement, c’est l’ensemble des informations atmosphériques enfermées dans la glace.

Si elles sont dégradées, c’est un patrimoine qui disparaît et qui peut rendre les chercheurs aveugles : "Les enregistrements sur les glaciers, pour beaucoup, et les périodes les plus récentes les derniers millénaires, ceux qui nous intéressent, pour retracer l'anthropisation et l'impact que l'on a pu avoir sur l'environnement, sont les couches de surface, les premières dizaines de mètres typiquement. Il y a aussi une autre difficulté, si on n'a pas le début de la séquence, vous n'êtes plus capable de compter les couches, de donner un âge aux couches et donc même les plus basses deviennent très difficiles à dater."

Les scientifiques sont donc en train de collecter et de stocker des kilomètres de carottes pour garder ses informations avant la fonte des glaciers. Un programme international a été lancé il y a quatre ans. Notamment pour les glaciers d’Amérique du sud, des Alpes et du Kilimandjaro.

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