La dépression saisonnière de novembre, cliché ou réalité ?
Nous avons changé d’heure, les températures baissent. Si vous ressentez un petit coup de fatigue en cette saison, vous n’êtes pas seul, et cela s’explique scientifiquement : c’est notre organisme qui s’adapte.
Entre 10 et 15 millions de Français sont concernés par ce manque de tonus à l’approche de l’hiver. C’est près d’un sur six. Cette fatigue s’explique d’abord par la baisse de la luminosité : elle est divisée par cinq en hiver quand il fait gris, par rapport une journée ensoleillée d’été et cela joue sur l’horloge interne qui régule le rythme veille-sommeil, d'où le besoin de dormir plus. Par ailleurs, la météo joue aussi sur le moral. Des chercheurs irlandais ont notamment suivi sur plusieurs années le moral de 8 000 personnes, en relevant localement les températures et les précipitations. Résultat : le moral baisse lorsque les températures sont négatives, ou qu’il pleut plusieurs jours d’affilée.
Ces coups de mou passagers n’affectent pas le quotidien, sauf pour les 1 à 2% de la population concernés par la dépression saisonnière et qui se retrouvent durablement ralentis et anxieux : dans ce cas il est conseillé de consulter.
La météo et le froid peuvent, par ailleurs, favoriser les infections hivernales. Un air froid et sec peut éventuellement irriter les muqueuses de la gorge et du nez, et nous rendre plus vulnérables face aux virus. Mais globalement, ce n'est pas directement la baisse des températures qui rend malade. Mais c'est plutot la promiscuité, quand on s'enferme à l'interieur, qui favorise la diffusion des germes.
La solution, c’est le masque, on l’a vu avec le Covid-19.
Des solutions pour lutter contre les baisses de moral
On peut aider son organisme à combattre ses moments de spleen, d'abord en consommant suffisamment de fruits et légumes pour l’apport en vitamine C. Ensuite en exposant quotidiennement son visage au moins 15 minutes à la lumière extérieure : cela remonte le moral, et permet de synthétiser de la vitamine D, précieuse aussi pour le système immunitaire.
Enfin, quand les jours raccourcissent, notre métabolisme nous pousse à dormir plus. Mais dans son livre Les 4 saisons de la bonne humeur, le psychiatre Michel Lejoyeux explique que "le plus grand danger de l'hiver c’est la flemme". Etudes à l’appui, il note que les personnes les plus en formes l’hiver sont celles qui se lèvent avant 8h du matin, qui font des siestes de moins d’une demi-heure, et surtout qui marchent ou font de l’exercice tous les jours. Car même modéré, cet effort permet de sécréter des endorphines, les hormones du bien-être, et l’on en ressent les effets au bout de 20 minutes.
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