Environnement : quel est le poids du textile et de la fast fashion dans la pollution ?

Christophe Béchu réunit lundi matin l'écosystème de la mode durable, alors que le secteur textile représente 10% des émissions de gaz effets de serre. Plusieurs propositions de loi sont en discussion pour diminuer son impact environnemental.
Article rédigé par Anne Le Gall
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Le site de vêtements Shein propose 900 fois plus de références chaque année qu’une enseigne de vêtements traditionnelle, qui suit le cycle des saisons. (photo d'illustration, le 9 mai 2023). (MAGALI COHEN / HANS LUCAS)

Le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, réunit lundi 4 mars, les industriels du textile pour échanger sur les enjeux de la mode durable. Il y a urgence à contrer la fast fashion parce que la fast est devenue de l'ultra fast fashion avec des collections encore plus éphémères, un marketing encore plus agressif et des collections à bas prix qui arrivent d'Asie par avion. Le site de vêtements Shein, par exemple, propose 900 fois plus de références chaque année qu’une enseigne de vêtements traditionnelle, qui suit le cycle des saisons. Une aberration écologique et économique.

Aujourd'hui le secteur textile pèse pour 10% des émissions de gaz effets de serre, c’est plus que l’impact des vols aériens et le trafic maritime réunis. À ce rythme, le secteur textile représentait 26% des émissions mondiales de gaz effet de serre en 2050. C’est incompatible avec les objectifs climatiques. La durée de vie de nos vêtements n'a donc rien à voir avec celle d’il y a 15  ans et ce n’est pas qu’un problème d’émissions de CO2.

La durée de vie de nos vêtements a diminué d'un tiers en l’espace de 15 ans, chaque Français jette en moyenne 12 kg de vêtements par an. Ce sont autant de ressources qui sont gaspillées. La culture du coton est l'une des un des plus consommatrices de pesticides au monde. Elle est aussi la troisième culture la plus consommatrice d’eau, après celle du riz et du blé. Pour produire un simple T-shirt, il faut ainsi  l’équivalent en eau de 70 douches. Globalement, 20% de la pollution des eaux du monde sont imputables à la teinture et au traitement des textiles. 

Un malus écologique envisagé pour certaines plateformes

Le texte de loi, porté par la députée Horizon Anne-Cécile Violland, qui sera examiné cette semaine en commission, propose d’encadrer la publicité pour les marques de fast fashion, notamment les vidéos d'influenceurs qui poussent à l'achat impulsif. Il envisage aussi un malus écologique, pouvant aller jusqu'à 10 euros par article pour les plateformes dont les collections à bas prix se renouvellent trop rapidement. La difficulté sera de savoir où placer le curseur pour définir ce “trop rapidement”.

Une autre proposition de loi émanant des Républicains met en avant une sanction financière à partir d’un seuil de 1 000 nouveaux modèles par jour.  Néanmoins, plusieurs associations environnementales estiment que pour mettre fin à la fast fashion en France, les malus devraient concerner toutes les marques qui commercialisent plus de 5 000 nouveaux modèles de vêtements par an.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.