Environnement : la biodiversité des cours d'eau français est menacée, alerte le WWF
Pour la première fois, WWF France, le Fonds mondial pour la nature, publie mercredi 22 mai un indice qui mesure l’évolution de la biodiversité dans les différents cours d’eau douce français. Il ressort globalement que la biodiversité s'est dégradée avec la multiplication d'espèces envahissantes telles que l'écrevisse de Louisiane ou le poisson-chat, mais avec la chute de nombreuses populations d'oiseaux ou de poissons qui vivent dans ou à proximité de ces rivières. Au total, indique l'organisation de protection de l'environnement, 57% des cours d’eau ne se trouvent pas dans un bon état écologique, c’est-à-dire permettant d'héberger une vie animale et végétale équilibrée, tout en étant peu pollués.
C'est un bilan décevant, au regard des 500 milliards d'euros investis dans les politiques de l’eau depuis 20 ans. Dans le détail, il apparaît que ces politiques ont surtout servi à améliorer la qualité de l’eau des fleuves et rivières en aval des grandes villes, grâce à la modernisation des réseaux d’assainissement. Il y a, par exemple, six fois plus de poissons dans la Seine au niveau du pont de l’Alma, à Paris, aujourd’hui qu’il y a 60 ans, indique WWF, mais parallèlement, 45% de truites de rivière en moins.
Une meilleure application du principe du pollueur-payeur
Les rivières des villes se portent mieux, mais les rivières des champs se sont détériorées sous l'effet notamment de l’intensification des pratiques agricoles, de l’aménagement de certains barrages, de l’élargissement du lit des rivières, ou de la mise en place de structures en béton pour consolider les rives. Autant d’aménagements qui nuisent aux écosystèmes naturels.
Au vu de ces résultats, WWF France réclame de mieux appliquer le principe du pollueur-payeur, face notamment aux pollutions diffuses dues aux nitrates, pesticides et micropolluants industriels. L'ONG appelle aussi les pouvoirs publics à restaurer, comme promis il y a six ans, la continuité de 25 000 kilomètres de cours d’eau à l’horizon 2030, en supprimant tous les petits barrages inutiles qui bloquent la circulation des poissons, il y en a sept en moyenne tous les dix kilomètres de rivières.
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