Des poulets génétiquement modifiés pour résister à la grippe aviaire
Des chercheurs du Roslin Institute de l'université d'Édimbourg, le centre de recherche dans lequel a été créée la brebis clonée Dolly en Écosse, ont utilisé la technologie Crispr, les "ciseaux génétiques", pour modifier de façon ciblée un gène de poulet. Cette modification bloque la production par les volailles d’une protéine dont le virus de la grippe aviaire a besoin pour se multiplier.
Et effectivement, quand ces chercheurs ont ensuite exposé ces poulets génétiquement modifiés au virus de la grippe aviaire, 9 sur 10 ont résisté à l’infection. Cerise sur le gâteau, ils sont capables de transmettre cette résistance à leur descendance. C’est donc une première étape très encourageante.
Mais on est encore loin du but. Parce qu’avant de pouvoir miser sur des poulets OGM super résistants, il va falloir s’assurer que cette résistance au virus de la grippe aviaire est suffisamment solide et durable dans le temps. Et il y a un doute, car, lorsque ces mêmes chercheurs ont exposé les poulets génétiquement modifiés à des doses beaucoup plus importantes de virus de grippe aviaire, la moitié des volailles seulement ont résisté à l'infection.
La modification d'un seul gène sans doute insuffisante
Le virus a fini par trouver une ruse pour se répliquer en utilisant d’autres protéines. Cela signifie que la modification d’un seul gène ne suffira sans doute pas. Et, par ailleurs, autre bémol, il ne faudrait pas que ces modifications génétiques chez le poulet, poussent le virus à évoluer dans une mauvaise direction et qu’il n’en devienne dangereux pour les humains. Prudence donc : ces poulet résistants sont encore loin d'atterrir dans nos poulaillers.
En attendant, la France lutte contre la grippe aviaire grâce à la vaccination. Pour limiter la diffusion de ce virus qui a tué des millions d’oiseaux dans le monde, et qui provoque de lourdes pertes économiques, la vaccination a été rendue obligatoire depuis le 1er octobre dans les élevages de plus de 250 canards. L'injection ne concerne, à ce stade, que les canards, les plus sensibles au virus de la grippe aviaire et son principal diffuseur. 60 millions de canards devraient donc être vaccinés d'ici l'été.
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