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"Il y avait un espoir fou" : 25 ans après la brebis Dolly, le clonage d'animaux n'a pas tenu ses promesses

Il y a 25 ans, le monde découvrait l'existence de Dolly, la brebis clonée par une équipe de scientifiques écossais. Cette avancée était alors porteuse d'espoir. Mais aujourd'hui les recherches autour du clonage sont à l'arrêt en Europe.

Article rédigé par franceinfo - Boris Hallier
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Photo prise le 3 février 1997 de la brebis Dolly, premier mammifère cloné à partir d'une cellule adulte. (COLIN MCPHERSON / AFP)

Le 23 février 1997, Dolly apparaît à la une des journaux télévisés. "Contrairement aux apparences ce n'est pas une brebis comme les autres", explique la journaliste de l'époque. Car Dolly a été clonée par une équipe de scientifiques écossais. Une première, jamais un mammifère n'avait été cloné auparavant.

La brebis est née sept mois plus tôt mais les scientifiques écossais ont gardé le secret avant de l'annoncer. "C'était le changement d'un paradigme", indique Pascale Chavatte-Palmer, directrice de recherche en biologie du développement à l'Institut de recherche agronomique (Inra). Elle a travaillé sur le clonage à l'époque de Dolly mais aussi de Marguerite qui pointe le bout de son nez un an après en France. Il s'agit du premier veau cloné.

L'industrie agro-alimentaire prend alors conscience du potentiel de cette technologie. "Je me souviens qu'au début des années 2000 je suis allée en Australie, raconte la chercheuse de l'Inra. Il y avait un espoir fou d'une équipe à Sydney qui voulait refaire des clones de très bons taureaux et de les distribuer dans toute l'Australie. L'idée était de reproduire les meilleurs individus pour ensuite faire de la reproduction sexuée."

Des limites au clonage

Puis viennent des chevaux, des chèvres, des lapins clonés.... De quoi faire avancer la recherche sur la reprogrammation cellulaire, la génétique ou le vieillissement. Mais les limites apparaissent très vite. "Ces clones ne se développaient pas très bien, explique Pascale Chavatte-Palmer. On avait soit des pertes embryonnaires, soit des avortements soit de la mortinatalité."

Un problème éthique qui pousse l'Europe à adopter un moratoire sur le clonage. Puis les chercheurs se heurtent à un autre obstacle explique la chercheuse : "On s'est rendu compte que ces animaux n'étaient pas identiques." Un comble les scientifiques se rendent compte que les animaux clonées héritent aussi d'une partie de l'ADN de la mère porteuse même si le noyau de l'ovocyte a été retiré.

"Si vous êtes éleveur de vache et que vous voulez cloner un taureau qui fait énormément de viande et que vous vous apercevez que son clone n'a pas les mêmes caractéristiques, ça vous gêne."

Pascale Chavatte-Palmer, Inra

à franceinfo

Aujourd'hui, l'élevage d'animaux clonés est interdit en Europe mais d'autres pays y ont recours. Certaines entreprises en Asie notamment proposent même de cloner votre animal de compagnie pour quelques milliers de dollars.

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