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Crise climatique : les océans n’ont jamais été aussi chauds

L’Arctique pourrait être privée de glace de mer en été dès 2030.
Article rédigé par Anne Le Gall
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Des vagues de l'océan Atlantique en Bretagne. Photo d'illustration. (AURÉLIE LAGAIN / RADIO FRANCE)

Les océans viennent de connaître leur mois de mai le plus chaud jamais enregistré. C'est ce qu'indique le service européen Copernicus. Cette mesure de la température des eaux de surface provient de milliers de données satellites mais aussi de capteurs installés sur des navires, ou des bouées météorologiques à travers le monde et il ressort qu'effectivement, en dehors des zones de glace, la température moyenne à la surface des océans était de 19,7°C le mois dernier. C'est du jamais vu.

Si les océans se réchauffent autant, c'est parce qu'ils absorbent  90% de l'augmentation de chaleur causée par nos émissions de gaz à effet de serre. Les conséquences de cette montée des températures océaniques sont multiples : d'abord cette chaleur océanique modifie les écosystèmes marins (d'autant plus qu'en parallèle, il y a aussi une acidification des océans due à l'augmentation de CO2 dans l'atmosphère) ; ensuite, le réchauffement contribue à l'élévation du niveau des mers, d'une part à cause de l'expansion thermique (l'eau chaude prend plus de place de l'eau froide) et d'autre part, à cause de la fonte des glaces. Ce niveau marin, qui est mesuré avec une très grande précision par satellite, augmente d'un peu plus de trois à quatre millimètres par an au niveau mondial actuellement. C'est trois fois plus rapide que ce qui se passait sur la période 1900 - 1970.

La banquise pourrait disparaître en été

Par ailleurs, on apprend également que l'Arctique pourrait être privé de glace de mer en été, plus vite que prévu soit dix ans plus tôt que ce que prévoyait le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC). C'est ce qu'indique une nouvelle étude parue dans la revue Nature cette semaine. L'océan arctique est recouvert de glace une grande partie de l'année mais avec un minimum en septembre, à la fin de l'été. Pour la première fois à partir de septembre 2030, les banquises formées par cette eau de mer gelée pourraient donc disparaître provisoirement, et avec elle cet effet d'albédo qu'elle génère.

L'albédo, c'est le fait qu'une surface glacée, blanche, renvoie plus de 80% de l'énergie solaire quand les continents ou les océans (qui sont plus sombres) absorbent davantage de chaleur. La conséquence, c'est une accélération du réchauffement arctique. Ce qui pourrait augmenter encore la survenue d'événement extrêmes, comme les canicules et les feux de forêts.

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