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Covid-19 : peut-on se contaminer dehors?

La France va vivre un nouveau confinement national à partir de samedi mais sans attestation de sortie sauf au-delà de 10 km. Le chef de l’État veut permettre aux Français de respirer. Mais peut-on se contaminer quand on est dehors ?  

Article rédigé par Anne-Laure Barral
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Saelon une étude du ministère de la Santé japonais, le risque de contamination au Covid-19 est environ 19 fois moins important en extérieur qu'en intérieur. Photo d'illustration. (MARIE MAGNIN / HANS LUCAS)

La dilution du Covid-19 dans l'air, le vent, l'humidité, les rayons UV détruisent plus vite le virus. La contamination en extérieur est donc rare mais pas impossible. Le premier cas a même été renseigné scientifiquement l’an dernier, dans une étude chinoise qui avait remonté les contacts de plusieurs milliers de malades du coronavirus. L’un d’entre eux avait été infecté alors qu’il parlait dans la rue avec l’une de ses connaissances de retour de Wuhan.

Depuis, d’autres cas ont été signalés. Notamment la contamination de 260 adolescents lors d’un séjour en camping en Géorgie aux États-Unis, l’été dernier. Ils avaient chanté et partagé des repas autour du feu de camp, sans masque.

Près de 19 fois moins de risque de contamination en extérieur 

La concentration d'air et de particules de virus dans une pièce augmente, évidemment, le risque de contamination. Selon une étude du ministère de la Santé japonais, il est presque 19 (18,7) fois moins probable de se contaminer en extérieur. Mais cela ne veut pas dire que c’est impossible. Quand vous éternuez vous projetez des aérosols jusqu’à 6-8 mètres. Dans un rassemblement où il y a du monde sans masque même en extérieur vous voyez que cela peut aller loin. Après, tout dépend de la charge virale qu’il y a dans ces aérosols et aussi des gestes : est-ce que l'on a picoré dans le même paquet de chips ? Est ce que l'on a bu dans la même bouteille ? Tout cela rend plus difficile, l'étude de cas sur les contaminations en extérieur.

Des épidémiologistes de l’université de Californie à San Francisco ont compulsé toutes les études sur le sujet le mois dernier et estiment que les contaminations extérieures représentent moins de 10 % des cas. 5 % se sont produites à cause d’activités sportives, ou de pique-nique. C’est le cas, par exemple, d'une vingtaine de personnes qui se sont retrouvées à plusieurs familles dans un parc de Münster en Allemagne.

Un festival test à Saint-Malo

Une équipe de recherche européenne en mécanique des fluides a simulé la projection d’aérosols de quelqu’un qui ventile en courant, en marchant ou en faisant du vélo. Ils estiment qu’il faudrait être à 5 mètres d’une personne qui marche, 10 d’un joggeur et 20 d’un cycliste pour ne pas recevoir ses projections.

Sauf qu’avant d’être infecté il faut aussi connaître leur charge virale. Cette étude n’a pas été publiée et les experts en santé publique européens continuent de préconiser 1,5 m de distance entre les coureurs. De son côté, l’épidémiologiste français Pascal Crepey attend beaucoup du festival test de Saint-Malo prévu au mois de mai avec 2 000 personnes en extérieur. L'évènement permettra de récolter plus d’information sur ces contaminations comme on les a vues sur les quais de Paris, Lyon ou Toulouse.

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