COP 28 : les promesses en trompe-l'œil du fonds "pertes et dommages" liés au dérèglement climatique

Plusieurs centaines de millions de dollars de promesses de dons à destination des pays pauvres ont été actées à Dubaï lors de la COP 28. Si l'annonce de la création de ce fonds a été accueillie favorablement par de nombreux acteurs, la somme n'est, selon ses détracteurs, pas à la la hauteur des enjeux climatiques.
Article rédigé par franceinfo
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Le président de la COP28, Sultan Ahmed Al Jaber, reçoit un marteau des mains du président de la COP27, Sameh Shoukry, à Dubaï, aux Émirats arabes unis, le 30 novembre. 2023. (WANG DONGZHEN / XINHUA)

Le fonds "pertes et dommages", a été adopté dès le premier jour de la COP 28, jeudi 30 novembre. Il va permettre à l'ensemble des pays en développement d'accéder à des financements de réparer les dégâts subis suite au dérèglement du climat. La montée du niveau de la mer, les sécheresses, les cyclones ou inondations, en sont des illustrations. "Cela fait très longtemps qu'on attend ce jour, ça veut dire qu'après un événement météo extrême, un pays viendra voir ce fonds avec un plan de reconstruction, s'enthousiasme Avinash Persaud, conseiller spécial chargé des investissements auprès de la Première ministre de la Barbade, dans les Caraïbes, croisé dans les allées de la COP 28.

"Quand les maisons de foyers à faible revenu sont dévastées par les inondations, il faut reconstruire en mieux et c'est à ça que doit servir ce fonds."

Avinash Persaud, représentant de la Barbade

à franceinfo

 Pour Avinash Persaud, c'est une victoire de la justice climatique.

Des contributions financières très variables 

Certains interlocuteurs trouvent néanmoins le dispositif insuffisant. La première faiblesse de ce fonds c’est la façon dont il sera alimenté. Il n'y a pas d’obligation pour les pays historiquement émetteurs de gaz à effets de serre d’y contribuer. Il n'y a pas non plus d’objectif financier à atteindre. Chacun met ce qu’il veut dans l'enveloppe. Les États-Unis ont annoncé qu’ils mettaient au pot, une contribution financière qui est quasiment six fois plus faible que celle des Émirats arabes unis ou celle de l’Allemagne alors qu’ils sont les deuxièmes émetteurs mondiaux de gaz à effet de serre.

Ce fonds "pertes et dommages” n’est pas encore à la hauteur des enjeux. Les promesses faites à Dubaï sont insuffisantes pour pouvoir officiellement lancer ce fonds pertes et dommages. Mais à l'avenir, il faudra que les pays qui en ont les moyens contribuent beaucoup plus à ce fonds. Des scientifiques ont calculé que d'ici 2030, les besoins pour réparer les catastrophes climatiques dans les pays vulnérables seront telles qu'il faudrait à minima des promesses de financement 1400 fois plus importantes que celles mises jeudi sur la table.

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