Biodiversité : quatre nouvelles colonies de manchots empereurs ont été repérées par satellite sur l’Antarctique
La survie des manchots dépend de la banquise antarctique, formée par la glace de mer. Ces oiseaux marins se reproduisent et font grandir leurs petits sur ces plates-formes côtières formées par de l'eau de mer congelée, mais qui peuvent fondre de façon précoce en raison du réchauffement climatique. Le manchot empereur est classé comme espèce menacée, et c’est pour cela que les chercheurs surveillent les déplacements forcés de ces oiseaux marins grâce à des photos satellites.
Les chercheurs du British Antartic Survey ont donc eu la surprise de découvrir sur les images au cours des mois passés, quatre nouvelles colonies. Cela fait plusieurs centaines de manchots empereurs supplémentaires à rajouter aux effectifs d’environ 250 000 couples reproducteurs qui vivent en Antarctique. En fait, les scientifiques ne repèrent pas directement les manchots depuis l’espace, ils sont trop petits, mais des traces sombres sur la glace blanche, des traces d’excréments qui indiquent l’emplacement des groupes d’oiseaux.
Les quatre nouvelles colonies de manchots empereurs ainsi découvertes portent à 66 le nombre de colonies au total sur l’Antarctique. Les chercheurs y voient la preuve que les oiseaux sont capables de s’adapter et de déménager, vers de nouveaux sites à mesure que la banquise évolue, même si malheureusement, les prévisions sont sombres pour l’avenir des manchots empereurs, qui pourraient avoir totalement disparu à l’horizon 2100.
L’intérêt de suivre les colonies par satellite, c'est de pouvoir prévoir des mesures de conservation appropriées dans la limite de ce que permettra le réchauffement climatique. Avec des résolutions d’images de plus en plus performantes, surveiller des animaux sauvages à partir d’images satellites est une pratique qui se développe. Ces clichés, pris à 600 km de la terre ont déjà permis de compter des populations de morses en arctique, de baleines dans différents océans, ou d'éléphants d'Afrique. Il existe aussi des opérations de suivi des déplacements d’animaux équipés de balises, (les fameuses balises Argos qui datent de la fin des années 1970) et qui permettent de suivre, par exemple, le déplacement d’oiseaux, de tortues marines, ou de rennes en Russie.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.