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Amérique du Sud : l'un des secrets de longévité des cités maya mis au jour

Une équipe de chercheurs américains a découvert que les villes de l'époque des Mayas qui ont duré le plus longtemps sont celles dont la gouvernance était collective.
Article rédigé par franceinfo, Anne Le Gall
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Pyramide de l'époque maya (PATRICK LEFEVRE / MAXPPP)

Pourquoi certaines villes d'Amérique du Sud, à l'époque des Mayas, ont-elles duré plus longtemps que d’autres ? Des chercheurs de l'université de Boston, de Géorgie et du musée Field de Chicago, ont examiné les vestiges de 24 villes anciennes de l’actuel Mexique. Ces villes ont toutes été fondées entre 1 000 et 300 ans avant Jésus-Christ.

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L’objectif était d’essayer de comprendre pourquoi certaines d’entre elles n’avaient duré qu’un siècle tandis que d’autres avaient duré plus de 1 000 ans. Ces archéologues et historiens ont découvert que les villes dont l’apogée a été la plus longue, sont celles qui ont mis en place des formes collectives de gouvernance et qui ont investi dans des infrastructures publiques. Ces villes-là ont eu une durée de vie et un rayonnement régional plus durable que celles dont l’organisation était plus autoritaire, plus hiérarchisée et avec une grande disparité de richesses. 

L'importance des lieux de collectivité

Les chercheurs ont étudié de près les ruines et les traces de bâtiments au sol, la taille et l'éventuelle personnalisation des lieux de pouvoir, comme leur rattachement apparent a de puissantes dynasties familiales, par exemple. Les villes qui ont connu l'apogée la plus longue sont celles qui ont le plus investi dans des infrastructures collectives : des marchés, des temples, des sociétés de gestion de l'eau, des communautés locales agricoles, des quartiers pour les familles ou encore des places publiques pour échanger. Toutes ces infrastructures communautaires ont permis d’améliorer les échanges et les liens entre les habitants et ont permis visiblement de limiter l’envie d’émigrer ailleurs. 

Une leçon du passé qui reste d'actualité, selon les chercheurs : d'autres recherches historiques ont montré que ces villes anciennes du Mexique ont aussi dû affronter à leur époque différents défis naturels : des sécheresse, des inondations, des tremblements de terre, ou des tempêtes. Les villes qui ont duré le plus longtemps, grâce aux infrastructures qu’on vient de citer, sont aussi celles qui ont le mieux fait face à ces événements naturels. 

Pour ces chercheurs américains, cela doit nous rappeler qu'il est difficile de s'adapter au changement climatique, sans tenir compte du type de gouvernance et notamment d'espaces d'échange collectifs.

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