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Le billet sciences du week-end. Désertification : le fléau silencieux

Selon l’ONU, la désertification touche 11 millions d’hectares chaque année dans le monde, soit 20% de la surface de la France. 

Article rédigé par franceinfo, Gérard Feldzer
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Désert dans l'Etat indien du Gujarat, le plus à l'ouest du pays. (Illustration) (TRAVELER1116 / E+ / GETTY IMAGES)

La journée mondiale de lutte contre la désertification et la sécheresse est célébrée le 17 juin. La désertification, selon l'ONU concerne 11 millions d’hectares chaque année dans le monde, soit 20% de la surface de la France. Cette perte coûterait environ 42 milliards de dollars par an.

Selon un rapport du Fonds international pour le développement agricole (FIDA), ce sont près de 40% des terres dans le monde qui sont menacés, soit 5,2 milliards d’hectares. Deux milliards d’individus sont touchés sur tous les continents, sauf l’Antarctique.  

La désertification fait partie de notre histoire

Elle contribue à l'effondrement de grands empires et au déplacement de populations. Chaque année, 11 millions d’hectares de terres arables sont asséchés, l’équivalent de 20% de la superficie de la France, soit 20 hectares par minute ! Cela dégrade les écosystèmes dont dépendent plus de 2 milliards de personnes, notamment dans les zones arides. 

Le manque de nourriture oblige les populations à se déplacer, comme en Afrique subsaharienne où 60 millions de personnes ont migré vers le Nord ces 20 dernières années.  

La sécheresse, phénomène climatique mais aussi anthropique 

Charline Rangé, membre du comité scientifique français de la désertification (CSFD), nous explique le processus de désertification et en quoi les premières civilisations sédentaires ont, avec la généralisation de l’agriculture et des pâturages, participé à l’assèchement des sols.

Des techniques de culture comme la déforestation par écobuage et brûlis expliquent en partie la progression de la sécheresse. Les techniques sont similaires, la première consiste en un défrichage permettant de laisser sécher les végétaux, que l’on va ensuite brûler pour fertiliser les terres, la seconde revient directement à brûler la végétation présente pour libérer de l’espace sur des terres humides et fertiles.

Actuellement, le phénomène de désertification, qui prend de plus en plus des proportions dramatiques, menace sérieusement l’agriculture, dont l’ONU a fait cette année le maître mot pour commémorer cette journée à travers le thème : "Lutter contre la dégradation des terres pour une agriculture durable".

L’aide internationale a alors deux priorités : l’accroissement du niveau de vie des populations concernées et la gestion durable des ressources naturelles. Des solutions se multiplient, tant à l’échelle locale qu’internationale.

Les projets du programme des Nations Unies pour le développement aident les populations à s'adapter face aux changements climatiques, en apportant de l'énergie propre aux zones rurales, en aidant à la préparation aux catastrophes naturelles et en préservant la biodiversité.  (S. OMER SADAAT / NATIONS UNIES)

La plus grande avancée, le Green Great Wall, le Grand Mur Vert

Il s'agit d'un projet de renouvellement de la faune et de la flore, qui traverse la région du Sahel africain d’Est en Ouest sur plus de 8 000 km de long, soit presque 100 millions d’hectares, l’équivalent de deux fois la France. Une fois terminé, ce mur végétal serait la plus grande structure vivante du monde, trois fois la taille de la grande barrière de corail.

Cette initiative est née en 2007, avec la plantation de milliers d’arbres, mais aussi de plantes, et la réhabilitation de zones d'eau. Depuis, certaines zones, notamment au Mali, ont bénéficié d’un renouvellement de la biodiversité dégradée et ont retrouvé la sécurité alimentaire.   

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