Le billet sciences du week-end. Des transports sous haute tension
Partout en Europe, la campagne de vaccination bat son plein et les convois en provenance des laboratoires se multiplient. Un acheminement particulièrement surveillé.
La campagne de vaccination contre le Covid-19 est en cours partout en Europe. Les convois se multiplient et leur acheminement est particulièrement sous contrôle et sous surveillance.
Covid-19 : un vaccin bien surveillé
Après les escortes de masques, assurées par la Gendarmerie nationale, c’est au tour du vaccin de bénéficier d’une protection digne d’un convoi de la Banque de France. Et pour cause, Interpol a averti que des attaques à destination des transporteurs étaient à craindre.
De plus, s’ajoutant à ces risques, de nombreuses contraintes technologiques sont à prendre en compte. Dans le cas du vaccin Pfizer et BioNTech, il est nécessaire de le conserver à –70°. Les transporteurs ont donc été contraints d’investir dans des supercongélateurs utilisant de la glace carbonique. Une société américaine spécialisée dans le transport frigorifique, normalement plus habituée aux sushis qu’aux vaccins, a d’ailleurs innové en proposant à ses clients une solution d’entreposage prolongeant la durée d’utilisation de cette glace.
Matières dangereuses : des convois pas si exceptionnels
Toutefois, si la situation avec le Covid-19 est exceptionnelle, le dispositif mis en place pour le transport du vaccin ne l’est pas réellement. En effet, les circuits logistiques sont déjà bien habitués à composer avec des matières nécessitant un traitement particulier. Chaque année, ce sont plusieurs dizaines de tonnes de matières dangereuses qui circulent sur nos routes. Elles sont inflammables, explosives, corrosives, ou même toxiques, et pourtant, en dehors des logos affichés sur les cargaisons, elles passeraient presque inaperçues dans le trafic.
Autrement dit, ces passagers invisibles que sont les matières dangereuses sont monnaie courante. Si 70% d’entre elles sont des combustibles ou des carburants, d’autres sont plus étonnantes. À titre d’exemple, chaque année, près d’un million de colis, chargés de substances radioactives à usage civil, sont transportés en France. Ils concernent l’industrie, le secteur du médical, et évidemment, le cycle du combustible nucléaire. Leur transport est encadré par des textes internationaux regroupés dans un Livre orange publié par l’Organisation des Nations-Unies
Le transport d'organes et la chaîne du froid
En poursuivant dans le domaine médical, les exemples sont nombreux. Parmi eux, nous retrouvons le transport d’organes. Tout comme pour le vaccin, la préservation de la chaîne du froid est primordiale, mais la rapidité du transport l’est encore davantage. Si le donneur et le receveur sont éloignés, l’utilisation de l’avion est nécessaire. Puis, éventuellement, il faut recourir à des motards de la gendarmerie pour gagner quelques précieuses minutes.
Malgré cela, on estime que 60% des cœurs et poumons prélevés seraient perdus chaque année, du fait de défaillances lors du transport. Connaissant les délais pour bénéficier d’une greffe, nous comprenons qu’améliorer la logistique est, là aussi, une question de survie.
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